Une semaine sans les femmes

Journée de la femme, expérience de France 2: pendant une semaine, on retire toutes les femmes d’un petit village français qui en a pourtant bien besoin. À voir, qui sait.

Une image d’Epinal. Un petit village français avec ses ruelles, ses fortifications, ses églises. Avec ses habitants aussi: 400 âmes à peine sur le territoire de Montrésor dans le bien-nommé arrondissement de Loches (huhu). Bien nommé parce que ses femmes y jouent visiblement un rôle capital. Tellement que si on les lui retire, il perd le nord. C’est pourtant l’expérience à laquelle les équipes de France 2 ont décidé de contraindre ses mâles résidents, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Une date qui n’est pas, il faut parfois encore le rappeler, la « fête des femmes », mais plutôt l’occasion d’interpeller, de revendiquer, de s’indigner contre les violences physiques, psychologiques ou symboliques qui leur sont encore quotidiennement infligées.

Durant une semaine, la production de ce magazine « one shot » a donc évacué de leur foyer une série de maîtresses de maison, et constaté comment les hommes s’en sont sortis au quotidien. On nous promet une photo de type cinéma avec une vraie profondeur de champ pour un récit qui n’emprunte au 7e Art que son langage visuel: ici, dit-on, ce n’est pas de la téléréalité puisque paradoxalement, rien n’est scénarisé. A la faveur d’un making of transmis à la presse (l’émission n’étant pas terminée à l’heure de boucler ces pages), on peut remarquer qu’il s’agit d’un projet de grande ampleur, qui a mobilisé des dizaines de professionnels de l’audiovisuel et produit plus d’une centaine d’heures de rushes.

Un gage de qualité? Peut-être. Cela étant, il nous est difficile de ne pas faire de procès d’intention à un magazine de service public qui prétend s’interroger sur les femmes et qui, sur papier au moins, les cantonne dans leur rôle de ménagères et de mères au foyer -quid des célibataires, d’ailleurs, ou de celles qui travaillent tandis que leur compagnon s’occupe de la marmaille?

On imagine déjà ces pauvres oisillons tout perturbés de ne plus recevoir leur becquée à heure fixe, ces gros patauds qui ont 2 mains gauches quand il s’agit de faire les carreaux… L’aventure peut être cocasse, mais peut-elle représenter autre chose? A voir, qui sait…

Une semaine sans les femmes, documentaire de Stéphane Gillot. Ce mardi 8 mars à 20h35 sur France 2.

Myriam Leroy

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