Critique

Two Lovers

© Wild Bunch

James Gray, attentif aux rapports familiaux saisis dans leur urgence intime, nous captive avec une histoire d’amour simple et bouleversante.

Two Lovers, DRAME DE JAMES GRAY. AVEC JOAQUIN PHOENIX, GWYNETH PALTROW, VINESSA SHAW. 2008. ****

Ce jeudi 24 mai à 23.35 sur France 3

Depuis qu’a fait irruption de superbe manière son tout premier long métrage, Little Odessa (avec un prodigieux Tim Roth), on sait que James Gray a tout d’un grand cinéaste. The Yards et La Nuit nous appartient l’ont confirmé avec un sombre éclat, ces variations de films (très) noirs et déchirants, nourris de polar et de constat social, atteignant des sommets d’émotion et de mise en scène. Gray aborde le film d’amour avec un Two Lovers lui aussi d’une rare intensité. Joaquin Phoenix y incarne Leonard, que ses parents croyaient sur les rails d’une destinée toute tracée, aux côtés d’une Sandra qu’ils souhaitent le voir épouser. Mais Michelle, une nouvelle voisine, va débarquer dans la vie de Leonard, et son coeur va bientôt balancer entre celle qui lui était promise de longue date et celle qui fait désormais battre son coeur avec plus de force que jamais… James Gray est comme toujours attentif aux rapports familiaux, saisis dans leur urgence intime. Il nous captive avec une histoire à la fois simple et bouleversante.

Face à une vibrante Gwyneth Paltrow, Joaquin Phoenix se montre aussi magnifique que douloureux. Le frère du regretté River avait déjà travaillé par deux fois pour le cinéaste (The Yards et La Nuit nous appartient). Son jeu âpre, sensible et habité fait merveille, comme c’était déjà le cas dans d’autres films comme Signs de Shyamalan, Gladiator de Ridley Scott (où il jouait un empereur perturbé), Reservation Road de Terry George et I’m Still Here de Casey Affleck. On le reverra en 2012 dans le nouvel opus de Paul Thomas Anderson, The Master, et dans celui de… James Gray, intitulé Low Life.

LOUIS DANVERS

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