The XX: pas si anonymes

© Olivier Donnet

C’était il y a un an. The XX surgissait un peu de nulle part pour directement être propulsé au sommet de la hype. Un buzz d’autant plus foudroyant que leur musique ne se prêtait pas forcément à une exposition aussi soudaine et violente. Des chansons qui tiennent à trois fois rien, trempées dans un noir…

C’était il y a un an. The XX surgissait un peu de nulle part pour directement être propulsé au sommet de la hype. Un buzz d’autant plus foudroyant que leur musique ne se prêtait pas forcément à une exposition aussi soudaine et violente. Des chansons qui tiennent à trois fois rien, trempées dans un noir sinon neurasthénique, au moins mélancolique, bercées à la fois dans la cold wave et le dubstep. Un an (et un Bota puis une AB ultra sold out) plus tard, le groupe a perdu un membre dans la tempête, mais n’en continue pas moins de taper sur le clou et d’enchaîner les concerts.

Sans surprise, le marquee débordait donc de toutes parts au moment où le trio montait sur scène, sur le coup de 19h. Sur scène, The XX s’est jusqu’ici toujours montré plutôt statique, pas vraiment expansif. Est-ce parce qu’il n’y a rien à voir que The XX commence son concert caché ? Dissimulé derrière un drap, les trois jeunes Anglais laissent seulement deviner leurs ombres. Le rideau tombe finalement pour Crystalised, transpercé par la guitare twang de Romy Madley Croft, qui pour le coup fait son petit effet. A ses côtés, Oliver Sim, à la basse, col roulé ( !), mais manches courtes. Derrière, penché sur ses machines, Jamie Smith. Tous les trois en noir, de la tête au pied. Façon corbac eighties. Des vraies têtes d’anti-héros, limite angoissants dans leur attitude mutique (le regard vide de Croft sur Shelter). La pop a beau célébré le glam et les paillettes, elle réussit encore à transformer des nerds complets en rock stars. Bonne nouvelle…

Après, faut pas non plus trop en attendre. Depuis leurs débuts, The XX ont (légèrement) fait évoluer leurs chansons. Mais généralement plus en longueur (l’une ou l’autre digression de Madley Croft) qu’en épaisseur, à l’exemple de Basic Space toujours aussi malingre.

Le fait est que, même après un an de tournée mondiale intensive, les morceaux de The XX semblent toujours aussi fragiles, dans leurs meilleurs moments ; appliqués dans les autres. Un Shelter quasi dansant, enchaîné à VCR, donnent volontiers le change. Mais en début de soirée, le soleil tapant toujours sec, devant une foule déjà bien assommée, la musique de The XX ne tient qu’à un fil.

Allongée par terre, une chope à côté d’elle, une demoiselle bat du pied, en lisant son magazine.  » Hoeveel kost een nieuwe buik ? « , se demande l’illustré. C’est vrai ça, au fond, combien cela coûte ?

Laurent Hoebrechts à Werchter

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