Critique

The Darkness 2: Moi, moche et en sang

FPS | Avec The Darkness 2, les pistoleros du Robert Rodriguez des débuts atterrissent dans la saga Alien. Un carnage improbable, intelligent et démoniaque.

THE DARKNESS 2, FIRST-PERSON SHOOTER ÉDITÉ PAR 2K GAMES ET DÉVELOPPÉ PAR STARBREEZ, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 3 ET XBOX 360. ****

Jouer au monstre est un plaisir vidéoludique rare. Pour des raisons marketing, les gros éditeurs évitent ainsi de basculer du côté obscur de la force, à quelques exceptions près. Le poids de la licence du comic éponyme qu’il adapte suffit au cas The Darkness 2. 2K Games a en effet décidé de prolonger (voir encadré) sa plongée en terres sataniques dans un 2e épisode suffoquant toujours entre mafia et démons sanguinaires. Au milieu du tableau gore, Jackie Estacado cristallise toujours ce croisement des genres pour le moins original. Vu à la première personne, ce patron de la pègre italienne basé à New York tape des colères en faisant parler la poudre. Classique. Mais aussi en balançant 2 serpents géants surpuissants en pleine face ennemie. Moins classique. Dans les faits, ce first-person shooter se joue donc à 4 bras. Deux gâchettes supérieures du pad déclenchent les pétoires des mains gauche et droite tandis que celles du bas lancent les attaques des 2 sbires à la dentition bien garnie. Passé une prise en mains confondante au début, l’emploi de ces 2 tentacules luisants illumine le gameplay du FPS. Nettoyer ses alentours en fouettant à tout-va ou saisir des objets ou ennemis pour les balancer sur des opposants apporte son lot de stupeurs. Les tordre comme un torchon ou s’enrouler autour pour les presser comme une éponge fait monter l’horreur d’un cran. Au final, ce gimmick digne d’un torture movie offre une approche hypnotisante des corps à corps, d’autant que certains ennemis comme des soldats sont immunisés contre toute préhension.

Serpent crèvecoeur

Digital Extremes étale également une foule d’autres subtilités et variations jouissives de ces attaques notamment via un arbre de compétences. Loin de se limiter à ces combats complétés de phases armées plus classiques, cette paire de serpents aux sourires criblés de canines arrache également les coeurs de cadavres encore chauds ou défonce des portes récalcitrantes. Enroulé d’un scénario classique entre lutte démoniaque intérieure et sauvetage de l’âme d’un être cher, The Darkness 2 profite de son contexte incroyable pour faire intervenir la notion de clair-obscur dans ses mécaniques. Chaque source lumineuse doit ainsi être méticuleusement détruite sous peine de vertiges et de lenteurs, potentiellement fatals. Ces spots et néons disséminés dans les décors amènent parfois une dimension puzzle game intéressante à la progression toute en couloir du jeu. Plus on obscurcira une pièce, plus les ennemis que Darkling (le démon accompagnant le joueur dans sa quête) immobilisera seront nombreux. On n’a jamais autant ri.

Michi-Hiro Tamaï

La case de l’oncle Gore

Flash-backs, monologues désabusés, flash-forwards, doublage d’acteur impeccable… The Darkness 2 maîtrise à merveille sa narration. Sa plastique 3D aussi puisque son rendu visuel déploie un cell shading (des textures façon dessin animé) admirable car unique dans son inspiration comic. Cette approche absente du 1er opus est le fruit de Digital Extremes qui a repris le flambeau de Starbreez (The Chronicles of Riddick: Escape from Butcher Bay), créateur originel du jeu. Un pari osé face à la qualité du 1er opus…

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