Critique

Tearaway: l’autre côté du miroir

Tearaway © Sony Computer Entertainment
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Entre monde numérique et réel, Tearaway place le bricolage au centre de son gameplay. Une création originale qui redonne le sourire à la Vita.

Emballer des présents. En déchirer d’autres pour les découvrir. Impossible de ne pas tisser un lien entre l’univers en papier de Tearaway et les (récents) travestissements de cadeaux sous épicéa. Le jeu vidéo en téléchargement flingue les boutiques spécialisées. Mais Media Molecule, son créateur, rend hommage au réel en glissant dans les mains des gamers une carte postale aux airs de plat-former en carton-pâte. Après six années de redites à coups de Sackboy redondant, l’auteur de LittleBigPlanet tourne enfin la page. Sa passion dévorante du bricolage reste, elle, intacte. Tearaway s’ouvre donc comme un scrapbook interactif. Son univers évite heureusement tout romantisme niais pour s’articuler avec intelligence entre deux réalités: celle du joueur et celle du jeu lui-même. Contrôlant Iota ou Atoi, son alter ego féminin, le gamer découvre ainsi que le titre britannique ne cesse d’invoquer notre univers (celui des « Vou » dans le jeu). La webcam et l’APN de la Vita photographient par exemple -respectivement- le visage du joueur et des textures à plaquer sur les paysages cartonnés et bucoliques du titre.

Touch of god

Coloré de pastels doux, cet univers habité de labos fous et d’une végétation en constante floraison utilise également le dos tactile de la Vita. Les doigts que l’on pose à l’arrière de la console transpercent alors littéralement le sol de Tearaway pour frapper des ennemis terrestres, activer des tremplins savants ou déplacer des blocs de plateforme. Obligé de démontrer les capacités d’une console portable en déroute, Media Molecule transforme le cahier des charges de son éditeur en atout ludique imparable. L’écran tactile avant n’est donc pas oublié et permet de dessiner une couronne ou un regard terrifiant qui ira compléter le character design des protagonistes et antagonistes kawaii et sautillants.

On manque malheureusement de précision pour créer et tracer des traits au doigt. Autre regret, l’approche puzzle game -qui demande parfois de diriger Iota au stick tout en tapotant l’arrière de la console- ne quitte pas la sphère de l’enfance. Pas de défis corsés au programme, donc. Ni même de barre d’énergie ou de nombre limité de vie. Loin d’être bête, Tearaway joue surtout la carte du ravissement. Des chutes d’eau qui tombent comme des rouleaux de papier toilette, des cadeaux qui se déballent en touchant un ruban sur le touchscreen, des bulles de dialogues en papier déchiré… Difficile de ne pas se laisser emballer.

Car à côté d’un gameplay aussi facile qu’imaginatif, Tearaway s’ouvre aussi comme une énorme boîte de bricolage où l’on customise son héros en payant via des confettis récoltés en chemin. Si le jeu plonge littéralement le joueur dans son monde en précisant à Iota qu’il doit suivre ses injonctions sans sourciller, il propose aussi, selon les succès du joueur, des patrons à débloquer puis à imprimer, pour des origamis collés à réaliser soi-même. Non, le jeu vidéo n’éloigne pas forcément de la réalité.

  • ÉDITÉ PAR SONY COMPUTER ENTERTAINMENT ET DÉVELOPPÉ PAR MEDIA MOLECULE, ÂGE 7+, DISPONIBLE SUR PLAYSTATION VITA.
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