Critique

Syngué Sabour. Pierre de patience

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Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

DRAME | L’homme est allongé, immobile. Les yeux ouverts mais sans l’ombre d’un mouvement. Une balle fichée dans sa nuque l’a transformé en cadavre vivant, autour duquel s’affaire une femme.

Drame d’Atiq Rahimi. Avec Golshifteh Farahani, Hamidreza Javdan, Hassin Burgan. 1h42. ****

DRAME | L’homme est allongé, immobile. Les yeux ouverts mais sans l’ombre d’un mouvement. Une balle fichée dans sa nuque l’a transformé en cadavre vivant, autour duquel s’affaire une femme. Epouse d’un homme de guerre qu’elle ne connaissait pas avant leur mariage arrangé, elle soigne le blessé, tout en veillant sur ses deux filles. Un silence règne, pesant, sur la maison de Kaboul (ou d’ailleurs) où parviennent régulièrement, parfois très proches, les échos d’une guerre indéterminée. Peu à peu, la voix de la femme va percer ce silence, le défier d’une parole de moins en moins timide, de plus en plus rebelle, confiant à l’homme inerte (devenu sa « pierre de patience ») des secrets qu’une femme ne saurait prononcer dans cet Afghanistan où une femme n’est rien… Adaptant avec Jean-Claude Carrière son propre roman Prix Goncourt, et le réalisant lui-même, Atiq Rahimi trouve les images et le regard juste. Une réalisation limpide, pour un film aussi fort qu’attachant et significatif. Dans le rôle principal, Golshifteh Farahani (A propos d’Elly d’Asghar Farhadi, Poulet aux prunes de Marjane Satrapi) fait une création sublime d’intelligence et d’émotion longtemps retenue, puis enfin libérée.

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