Sorties ciné: Margaret Qualley dans le corps de Demi Moore, un Emmanuel Mouret décevant et Alexandra Lamy en instit’ révolutionnaire

Coralie Fargeat: "Toutes les femmes connaissent ce sentiment d’exclusion, d’insécurité et de dégoût". © Universal Studios / Christine Tamalet
Estelle Spoto
Estelle Spoto Journaliste

The Substance, Troies amies, Milano et Louise Violet: zoom sur les sorties ciné de la semaine.

The Substance (3,5/5)

Prix du scénario au dernier festival de Cannes (une aberration en soi, tant il s’agit là d’un film de pure mise en scène), le deuxième long métrage de Coralie Fargeat se construit autour d’une vedette d’une émission d’aérobic à l’étoile pâlissante, Elisabeth Sparkle (Demi Moore). Délaissée à cause de son âge, elle affiche un moral au plus bas quand un mystérieux laboratoire la contacte pour lui proposer une substance miraculeuse. Si elle se l’injecte, elle pourra se réinventer sous les traits de Sue (Margaret Qualley), son double plus jeune, plus ferme et plus séduisant, prêt à conquérir le monde avec un appétit vorace. Mais, bien évidemment, ce qui ressemble d’abord à un rêve inespéré va rapidement virer au cauchemar, plutôt du genre cruel et sanglant…

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Trois amies (1,5/5)

Joan est la femme parfaite, c’est en tout cas ce que pensent son mari, ses amies, son voisin, ses collègues. Pourtant Joan a un problème: elle ne parvient pas à aimer les hommes qu’elle devrait aimer. Ses amies semblent tout aussi en peine face aux mystères de l’amour. Alice, confortablement en couple, ne veut pas en entendre parler, tandis que Rebecca le cherche désespérément.

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Emmanuel Mouret se penche une nouvelle fois sur les déboires sentimentaux de ses contemporains. Mais des contemporains tellement hors sol (un défilé de profs et d’artistes perdus dans leurs appartements bourgeois) que cette réflexion semble cruellement désincarnée -effet renforcé par l’agaçante voix off et les apparitions spectrales. Malgré son casting excitant sur le papier, Trois amies manque tragiquement de corps.

Milano (2/5)

Il y a six ans, la réalisatrice flamande Christina Vandekerckhove filait un uppercut avec Rabot, un documentaire qui captait crument la vie dans un immeuble délabré de Gand. Aujourd’hui, elle explore un territoire similaire, mais sous forme de fiction, autour d’un père célibataire, Alain (Matteo Simoni, en marcel et cheveux imbibés de gel), et de son fils malentendant de 12 ans, Milano (Basil Wheatley, dans son premier rôle).

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Le film explore la dynamique dysfonctionnelle mais pleine d’affection qui les lie, dans un environnement miteux où le jeune garçon est malmené par les voyous du coin mais trouve du réconfort auprès d’une dame d’un quartier plus nanti. La rigidité des dialogues, les transitions forcées et le manque de cohérence dans la narration empêchent Milano de dégager l’énergie brute et l’authenticité qui imprégnaient Rabot.

Louise Violet (2,5/5)

889. Louise Violet, de retour du bagne après avoir participé à la Commune de Paris, est envoyée en province pour prendre un poste d’institutrice, dans le cadre de la toute nouvelle obligation scolaire. Dès les premières images, une voix masculine anonyme la renvoie à son genre (et à l’outrecuidance de ces femmes qui souhaitent enseigner) et à son passif révolutionnaire.

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Bien sûr, au village, son arrivée bouscule les traditions, et la perspective de manquer aux champs des bras des enfants ne réjouit personne. Mais à force de pédagogie, Louise Violet finit par convaincre les habitants du bien-fondé de son sacerdoce laïc. Sans démériter mais sans grande originalité, ce drame historique perd un peu de vue, en multipliant les intrigues secondaires, son héroïne, dont les failles sont malheureusement sous-exploitées.

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