Critique

Rubicon

Un peu âpre, pas toujours facile à digérer, cette série AMC, arrêtée après une saison à peine, mérite tout de même d’être découverte pour ses énormes qualités.

Attention: paranoïa aiguë. Will Travers (fascinant James Badge Dale, propulsé à l’avant-scène avec The Pacific), analyste dans un think tank new-yorkais, est un jeune homme gris et anéanti par l’onde de choc des attentats du 11 septembre. Profondément solitaire, il n’entretient aucune des relations humaines qui germent dans sa vie, mis à part avec son mentor et beau-père. Lequel meurt dans la collision de 2 trains, terrible accident qui ne doit en réalité rien au hasard ni à l’erreur humaine: on l’a éliminé.

Pourquoi? C’est tout l’enjeu de cette série qui n’a connu qu’une toute petite saison, mais dont le charme opaque peut la ranger parmi les grandes. Opaque parce qu’elle est basée sur le décryptage d’un autre événement a priori anodin, qui dévoilera au fil des épisodes des tentacules pénétrant dans des sphères insoupçonnées: la découverte d’un même mot croisé dans 7 journaux différents.

Will se rendra rapidement compte qu’il ne s’agit ni d’un hasard, ni d’une blague, mais bien d’une histoire très sérieuse, une sorte de code pour donner le coup d’envoi de quelque chose d’énorme, un cataclysme conspirationniste à propos duquel les protagonistes de la saga évoluent dans le brouillard le plus complet.

Série de niche

Dans Rubicon, tout est sombre, tout est froid et tout est lent. Et malgré cela, on est face à un suspense vraiment haletant, qui devient de plus en plus oppressant à mesure que l’on progresse dans ce dédale de corridors battus par les vents.

Le thriller va à du 2 à l’heure mais il est incontestablement réussi. Notamment grâce à des comédiens épatants, d’un atypisme salvateur au coeur d’une ménagerie hollywoodienne biberonnée au Botox. Qui ressemblent a des vrais gens, qui en font ressentir les mêmes tourments, et à travers lesquels le téléspectateur peut expérimenter des émotions intenses.

Bien sûr, quand on lit dans le journal Le Soir (et notez ici le désespoir qui nous étreint) que les séries préférées des Belges sont les prêtes-à-mâcher House, Esprits criminels, The Mentalist, Bones et Cie, on se doute que l’OVNI délavé Rubicon ne galvanisera pas les foules…

Myriam Leroy

RUBICON, UNE SÉRIE AMC, CRÉÉE PAR JASON HORWITCH. AVEC JAMES BADGE DALE, MIRANDA RICHARDSON, ARLISS HOWARD. ***
Ce samedi 8 octobre à 20h45 sur BE Séries

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