Critique

Questions à la Une – Qui sont les clients de la prostitution?

Il les a convaincus de témoigner à visage découvert, les clients des prostituées. Christophe Reyners propose l’exploration d’un nouveau volet de la sexualité.

QUESTIONS À LA UNE, MAGAZINE PRÉSENTÉ PAR BRUNO CLÉMENT. ****

Ce mercredi 29 février à 20h20 sur La Une.

Il les a convaincus de témoigner à visage découvert, les clients des prostituées. Christophe Reyners propose l’exploration d’un nouveau volet de la sexualité, après s’être intéressé aux prostituées occasionnelles, à la pornographie, à l’échangisme, aux transgenres et aux fantasmes. Abonné aux thématiques « chaudes » et a priori graveleuses, le journaliste a le bon goût de ne jamais sombrer dans le voyeurisme, et donne à appréhender des réalités plus complexes qu’il n’y paraît, dans des documentaires d’une humanité désarmante.

Celui-ci, intitulé « Qui sont les clients des prostituées? » et réalisé pour le magazine d’investigation Questions à la Une, nous emmène à la rencontre de ceux que l’on imagine, à tort parfois, malades, miséreux socialement et sexuellement. Il y a bien ce cliché du baraki bedonnant qui claque des économies dans les clubs privés allemands où l’amour est libre et bon marché. Mais surtout ce consultant en informatique de 32 ans, qui est même en couple, mais aime « se taper une pute » de temps à autre, un « petit plaisir » qu’il s’octroie une fois tous les deux mois, qui lui « donne des frissons ». Cet autre jeune homme bien sous tous rapports qui est amoureux fou d’une fille qu’il a rencontrée en vitrine, et avec qui il tente, depuis 4 ans, de vivre une histoire « normale ».

Ce vieux veuf « indigne » qui a eu recours aux services des professionnelles du sexe tout au long de sa vie: « Il y a tant de formes de sexualité. » Ce camionneur qui ne trouve pas chaussure à son pied mais espère libérer une fille du trottoir et la convaincre de s’installer chez lui. Dans les extrêmes, il y a aussi un riche businessman flamand qui n’a plus le temps ni l’énergie d’entretenir une relation classique, et un homme aux maigres moyens qui passe du bon temps avec des filles « qui ont quand même une grande écoute ». Posant la question de la responsabilité du client -qui encourage des pratiques illégales-, ce sujet sensible évoque surtout la prodigieuse solitude dans laquelle vivent les hommes contemporains. Déroutant.

Myriam Leroy

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