Critique

On the Road Again, le cinéma de Bouli Lanners

Benoît Mariage, l’un des piliers du cinema wallon, nous sort un documentaire à hauteur d’homme, celle de ce sacré Bouli Lanners.

ON THE ROAD AGAIN, LE CINÉMA DE BOULI LANNERS, DOCUMENTAIRE DE BENOÎT MARIAGE. ****

Ce vendredi 13 janvier à 22h55 sur La Deux.

Un type sympa, ce Bouli. Même quand il s’énerve contre des riverains suspicieux durant ses repérages, il a la tchatche et l’emportement jovial. Même quand son comédien fétiche Didier Toupy lui confie qu’il ne fait plus que boire, fumer et se coker, Bouli a la réaction de bon copain qui ne culpabilise pas mais n’encourage pas non plus. Un mec bien. Mais aussi et surtout un créatif atypique, une vraie personnalité artistique, un cinéaste comme il ne peut en pousser que chez nous. Benoît Mariage a pris le large avec lui, dans une de ces vieilles voitures qu’il affectionne tout particulièrement -il en a peuplé tous ses films. L’occasion de revisiter son £uvre sur le ton d’un road trip dans les paysages wallons qu’il a su réenchanter pour en faire le sel de ses Géants, notamment. Et de (re)visionner des extraits marquants de ses longs et surtout courts métrages, dans lequels il montrait déjà un talent fou pour faire affluer une émotion vraie au départ d’une situation loufoque, voire grotesque. Ses débuts au sein des Snuls ne sont pas oubliés, pas moins que son parcours scolaire et ses amitiés tant passées que présentes. Un hommage à une oeuvre originale, déjà bardée de prix à l’international, et à une personnalité attachante.

Terroir

Le spectateur est ainsi invité à assister aux errements du réalisateur lorsqu’il s’agit d’ancrer géographiquement son prochain film, à écouter ses insécurités de metteur en scène pontilleux et de comédien en proie au doute permanent. Au passage, on glane l’une ou l’autre confidence regardant au-delà de la sphère cinématographique, comme la démission parentale généralisée qui le choque.

Programmé dans le cadre d’un Quai des Belges consacré entièrement à Bouli Lanners, ce film sensible et impressionniste est accompagné de rencontres orchestrées par Hadja Lahbib: avec Benoît Mariage, bien sûr, mais aussi avec le créateur du premier whisky belge à Grâce-Hologne, un maître marionnettiste, un maraîcher… Une soirée au goût de terroir, les clichés en moins. Incontournable.

Myriam Leroy

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