Nouvelle découverte archéologique ?

Prune Nourry, Terracotta Daughter #3 Huiyun, 2013. C idem Courtesy galerie Daniel Templon Paris Bruxelles © DR
Guy Gilsoul Journaliste

Mais c’est bien sûr ! Que fait dans une galerie d’art actuel cette figure archéologique évoquant la célèbre armée de terre exhumée en 1974 en Chine ?

L’oeuvre parait en effet assez proche semble-t-il des artefacts présentés en ce moment dans la gare de Liège-Guillemins ? Même fixité, costume identique… S’agirait-il d’une récente découverte sur le site du mausolée de l’Empereur Qin et qui alors, viendrait s’ajouter aux 8.000 pièces de ce trésor national? Non. Parce que l’univers de la soldatesque, essentiellement masculin, n’apprécierait pas la présence de… filles. Car il s’agit bien ici du portrait sans expression d’une petite chinoise que l’artiste française Prune Nourry a rencontré voici peu dans un orphelinat. Comme sept autres de ses compagnes, la gamine a servi de modèle à 200 figurines grandeur nature différenciées les unes des autres par d’imperceptibles différences tenant à la gestuelle des mains, du visage ou encore des détails du costume. L’oeuvre présentée dans la galerie serait-elle l’une d’elle ? Oui. Non. Car les deux cents sculptures de terre dont l’apparence emprunte aux célèbres gardiens de la tombe de l’Empereur, ont été, à l’insu des autorités, enterrées et alignées dans un endroit tenu secret. En 2030, lorsque les conséquences de la fameuse loi sur « l’enfant unique » (abrogée en 2015) auront atteint le pic du déséquilibre, ces oeuvres seront sorties de terre et témoigneront. En attendant, des répliques comme celle qui est ici présentée, circulent afin d’attirer une fois encore l’attention sur ce scandale programmé par la seule décision du politique. Aujourd’hui, il manque déjà en Chine plus de 163 millions de filles !

Galerie Daniel Templon.13A rue Veydt, 1060 Bruxelles. Jusqu’au 4 mars.

Du mardi au samedi de 11h à 18h.

Partner Content