Matière grise, une émission qui a du chien

© RTBF

Voila une manière digne et intéressante de dépenser les deniers publics pour créer du contenu télévisuel. Malgré tous ses défauts et imperfections, Matière grise parvient toujours à captiver l’amateur de sciences et le profane.

Voilà bien un magazine qui fait honneur au paquebot du boulevard Reyers. Malgré ses imperfections et défauts. Malgré le ton un peu jésuite de Patrice Goldberg et son message dysnéen de conclusion (« Quoi que vous fassiez, soyez heureux »). Malgré la robe cheap de son décor et les notes désuètes de son générique.

Si Matière grise peut être une légitime source de fierté pour la RTBF, c’est parce que son contenu a vraiment de la gueule. Et que les reportages initiés par l’ami Goldberg ont tout pour scotcher l’amateur de sciences et le profane, par leur aspect didactique comme par le sérieux de leur composition. En clair, pour aimer Matière grise, il faut simplement être curieux et se laisser porter par les folles caractéristiques souvent ignorées ou mal connues du monde qui nous entoure.

Prenez le chien, puisqu’il s’agit du thème principal de ce nouveau numéro: 80% des espèces canines n’existaient pas il y a 150 ans. L’essentiel de ces variantes provient de la main humaine, qui les a créées de toutes pièces, assemblant comme un puzzle les qualités prégnantes des uns et des autres pour obtenir un mélange savant et presque parfait. C’est le cas pour ces chiens russes, fruits d’un élevage de 25 ans destiné à allier docilité et sens puissant de l’odorat: deux caractéristiques qui se télescopaient un peu en haut de leur arbre généalogique, quand leur papa initial était un chacal…

Digne

Matière grise nous plonge également au coeur de la Hongrie, où des chercheurs planchent sur les différences marquantes entre le chien et le loup, deux cousins différenciés notamment par leur capacité de communication avec l’homme.

Puis, comme à chaque fin d’émission, vient la minute de Bruno Leandri, l’homme à la moustache farfelue qui s’échine, plus encore que sa faîtière d’émission, à vulgariser les phénomènes scientifiques, tout en humour. Bref, au même titre que Les Carnets du Bourlingueur par exemple, une manière digne et intéressante de dépenser les deniers publics pour créer du contenu télévisuel.

Matière grise, 23.00 sur La Une.

Magazine proposé par Patrick Goldberg.

Guy Verstraeten

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