Enfant, avec sa bande de galopins, Serge Vandercam (1924- 2005) avait fait du parc du Cinquantenaire, le port d’attache d’aventures au long cours. C’est dans ce quartier aussi qu’adolescent, alors que la botte nazie résonne sur les trottoirs, il devient la petite main d’un photographe. Là toujours que durant cette même période, il vient se réchauffer dans les salles du musée de l’armée ou du Cinquantenaire.
Une autre aventure commence surtout ce jour où, dans ce dernier, faisant face au fragment du corps d’une Venus de marbre dont l’épiderme et les douceurs du ventre lui donnent des frissons, son regard tombe sur une tache. Une tache sombre comme une tache de sang. L’émotion le transperce. Comme dans la mythologie, Eros est liée à Eris, la vie à la mort.
Quelques années plus tard, il devient photographe, d’abord comme portraitiste des grands artistes du moment puis comme l’un des ténors de la Sujektieve Fotografie initiée en Allemagne par Otto Steinert. Sa rencontre avec Christian Dotremont va le conduire à ouvrir sa pratique à l’imaginaire.
Plus tard, lors d’un voyage dans le nord, un autre choc, la vision d’une momie des tourbières, alimentera durant de longues années la peinture qu’il apprend, comme le travail de la terre, en autodidacte.
Il n’oublie cependant ni son enfance passée dans son quartier vers lequel il revient dans une série titrée « Cinquantenaire Park », ni la sculpture grecque du musée. Ainsi, cette photographie de 1999 présentée au coeur d’un ensemble d’oeuvres d’artistes qui depuis trente ans, ont fait le bonheur des habitués de la galerie Quadri. De Jacques Calonne à Marcel Mariën, de Jacques Lacomblez à Armand Simon…
Bruxelles, Galerie Quadri « Quadri fête ses 30 ans ». Jusqu’au 23 septembre. 105 avenue Reine Marie Henriette (1190). Tous les vendredis et samedis de 14h à 18h. www.galeriequadri.be
