L’oeuvre de la semaine : La maison inattendue

© Beaufort 2015
Guy Gilsoul Journaliste

Vous êtes en vacances du côté d’Ostende. En quête d’idée originale, vous décidez de quitter le port, la plage et la terrasse du café pour rejoindre le domaine de Raversyde dont vous a longuement parlé un ami historien de la Grande Guerre.

Vous avez garé votre voiture, pris vos billets et vous voilà parti pour une longue promenade dans un paysage de dunes et de sable. On vous a prévenu. Vous pénétrerez dans les tranchées, traverserez des chambres de soldat, découvrirez l’univers des bunkers et la vue par-delà d’étroites ouvertures. Vous croiserez des batteries anti-aériennes, des canons, des mitrailleuses. Vous verrez dans le regard des garçons et des hommes en short, la fierté d’appartenir à l’univers guerrier et héroïque de la soldatesque. Pourtant, à peine quelques mètres franchis et non loin d’une guérite habitée par un casque, vous voilà nez à nez avec une bien curieuse maison dont les murs, les corniches, les fenêtres et la toiture ont été recouverts par une sorte de nappe à carreaux vert et blanc. Vous en approchant, vous voyez que tout cela est peint et même peint avec une précision diabolique. Son auteur : une sexagénaire hollandaise dont l’oeuvre généralement aux couleurs de bubblegum rose malabar et jaune de Pâques met en scène, avec humour, un univers à la féminité enfantine. Et c’est bien encore de la présence féminine dans ses rôles les plus conformes qu’elle a voulu rappeler ici aux machistes nostalgiques. Son nom : Lily Van Der Stokker. Elle est hollandaise, partage son temps entre Amsterdam et New York et voici peu, exposait au Centre Pompidou à Paris et au Walker Art Center de Minneapolis.

Ostende, domaine du Raversyde. Dans le cadre de Beaufort 2015. Jusqu’au 21 septembre.

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