Critique

Les Yakuzas – Entre le bien et le mal

© 2012 Alexander Detig/Sound & Vision
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Difficile d’entrer dans la plus grande mafia du monde. Alexander Detig l’a fait, en livrant un excellent documentaire sur une caste pas comme les autres.

DOCUMENTAIRE D’ALEXANDER DETIG. ****

Ce mardi 26 février à 20h50 sur Arte.

Ils règlent leurs problèmes entre eux. Se voient comme un dragon puissant et invisible. La peur de la police (malgré des liens étroits) et des groupes rivaux, le mysticisme et la croyance aux esprits sont leur quotidien. Bienvenue chez les Yakuzas. Dans le monde étrange et paradoxal du crime organisé japonais, pour qui le respect solennel des traditions ancestrales fait office de priorité. Petit cours d’étymologie. Yakuza est composé de trois éléments distincts Ya, Ku et Za qui phonétiquement signifient 8, 9 et 3. Au Oicho-Kabu, jeu de carte proche du blackjack, c’est la combinaison perdante. D’où la signification de loser, de bon à rien qui résume assez mal la peur que ces gangsters peuvent susciter… Au total, ils sont 80 000 Yakuzas, relevant de 22 clans différents, à se partager le marché du crime organisé au Japon et à représenter la plus puissante mafia du monde.

Docu très léché, à l’image cinématographique, Les Yakuzas – Entre le bien et le mal offre un regard circonstancié et balancé sur la question. Rythmé par les interviews de parrains, de gardes du corps, de victimes, d’enfants de Yakuzas et de Yakuzas repentis, il évoque leurs prières, leurs tatouages, leur rôle social tout autant que leur gagne-pain que sont la prostitution, la drogue et le jeu. Leur violence et traditions sanglantes comme l’ablation de phalanges… Fascinant.

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