Les tableaux de la collection Gurlitt, un « trésor nazi », au musée de Berne

"Deux cavaliers au bord de la mer", de Max Liebermann (1901), l'une des oeuvres de la collection Gurlitt © DR
Stagiaire Le Vif

Le Musée des beaux-arts de la capitale helvétique a accepté ce midi l’héritage de la collection de Hildebrand Gurlitt. Des oeuvres qui sembleraient provenir de familles juives spoliées ou extorquées durant la période nazie.

Cornelius Gurlitt, fils du marchand d’art Hildebrand Gurlitt, a désigné le Musée des beaux-arts de Berne comme légataire universel avant sa mort en mai dernier.

La collection compte entre 1200 et 1600 peintures, dessins et gravures . Il est probable qu’elle contienne des oeuvres d’art achetées à bas prix, volées et spoliées sous le régime nazi. Les tableaux, dont certains sont signés Picasso, Monet, ou Chagall, sont sortis de l’oubli en 2012 lors de leur découverte à Munich, dans l’appartement de Cornelius Gurlitt.

Son père, marchand d’art au passé trouble, avait été chargé par les nazis d’écouler à l’étranger de l' »Art dégénéré », des oeuvres d’artistes conspués par Hitler.

Cornelius Gurlitt n’a jamais été accusé de crimes, le délai de prescription étant dépassé. Après la découverte des oeuvres il avait passé un accord avec l’Etat allemand prévoyant la restitution des peintures provenant de spoliation.

Le musée helvétique a donc accepté cet héritage, à l’exception des 500 oeuvres qui pourraient avoir été dérobées, et qui resteraient en Allemagne jusqu’à ce que leurs propriétaires soient retrouvés.

Selon une étude publiée récemment par la Conférence sur les biens matériels spoliés par les Allemands et l’Organisation juive mondiale pour la restitution, deux tiers des Etats n’ont que peu ou pas progressé en matière d’identification et de restitution des oeuvres d’art achetées ou confisquées à des juifs durant les années 30 et 40.

Annalena Meyer-Freund

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content