« Le problème à Charleroi, ce sont les gens qui y vivent » (vidéo)

Bienvenue à Charleroi © capture d'écran Vimeo
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Dans un très esthétique documentaire de 20 minutes, l’Utrechtois Jelle Dijkstra pose son regard tantôt dur, tantôt tendre sur la « ville la plus laide du monde » comme l’ont élue les lecteurs du journal hollandais De Volkskrant.

Ils ont sillonné les rues de Charleroi pendant deux ans. Jelle Dijkstra et Derk Zijlker, cinéastes originaires d’Utrecht aux Pays-Bas, voulaient savoir de quoi est faite la vie au pays noir qu’on leur décrit comme « à fort taux de chômage, de crime et de pauvreté, regorgeant de scandales politiques et sociaux, les usines abandonnées et les métros fantômes contribuant à l’image négative de la ville ».

La beauté sauvage et industrielle de la ville fait alors contraste avec les témoignages des Carolos qui servent de bande-son au documentaire. « Je voudrais qu’il y ait plus de magasins, qu’il y ait moins de saleté et de voleurs », explique une petite fille. « Ça manque d’animation alors que c’est une ville qui a du potentiel », continue un jeune homme. Plus loin, une autre jeune fille: « Je n’aime pas la ville mais je ne me verrais pas vivre ailleurs. » Un vieil homme tranche alors, n’hésitant pas à attaquer ses concitoyens frontalement: « un peu de modernisme, un peu d’esthétique, un peu d’architecture… C’est bien, mais le problème à Charleroi, c’est pas les maisons, ni les bâtiments, ce sont les gens qui y vivent. » Ouch.

Le ton déprimant (malgré sa beauté formelle) qu’emprunte le documentaire est habilement sauvé par l’un ou l’autre intervenant autrement plus optimiste. Comme cette dame qui affirme qu’à Charleroi, « quand on a un peu mal au coeur, on rit quand même. C’est ça, être carolo. On nous noircit beaucoup à travers le monde, mais Charleroi, c’est Charleroi. C’est le pays noir, mais dans nos coeurs, c’est pas noir, c’est blanc. »

Si le court métrage n’est pas à prendre comme autre chose qu’une succession de tranches de vie, on se demande pourtant ce qu’ont voulu faire passer comme message les réalisateurs de ce documentaire cofinancé par la commune d’Utrecht. Et surtout, on s’étonne qu’en deux ans, ils ne se soient pas attardés plus sur la vie culturelle qui est loin de dépérir, de l’Eden au Vecteur, en passant par le Rockerill pour ne citer qu’eux. Charleroi, ville triste peut-être, mais pas ville morte. Et c’est un Carolo de souche qui vous le dit.

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