Critique

[le jeu de la semaine] Super Mario 3D World + Bowser’s Fury: le bruit et la fureur

Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Bowser’s Fury est le volet le plus noir de la Saga Mario. Un monde ouvert malin aux duels homériques et à la temporalité de Fortnite.

Mini parc d’attractions célébrant Mario & Co, Super Nintendo World vient d’ouvrir ses portes à Osaka. Shigeru Miyamoto a cocréé cette zone qui étend le parc Universal Studios. Voir le père de Mario participer à ce projet relève d’une cohérence imparable. Depuis 1985, le plombier moustachu suscite, en effet, régulièrement l’émerveillement en immergeant le gamer dans des scénographies folles et géniales. Ce savoir-faire qui se traduisait récemment au fil de jouets connectés avec LEGO brille une fois de plus sur Bowser’s Fury, un épisode fêtant les 35 ans d’une saga qui a écrit la grammaire du jeu vidéo.

Shigeru Miyamoto ne travaille plus à plein temps sur Mario et a confié sa création à Kenta Motokura, son disciple (Super Mario 3D World et surtout les deux géniaux Super Mario Galaxy). Dernier gros oeuvre en date, son Super Mario Odyssey glissait Mario dans la peau de ses adversaires pour permettre aux gamers de prendre en main des Goombas et autres monstres mythiques de la saga. Bowser’s Fury ne projette pas ses ambitions aussi haut. Proposé en bonus de la réédition de Super Mario 3D World (1), le jeu codéveloppé avec Koichi Hayashida (Galaxy 2, 3D Land, 3D World et Odyssey) ne réserve pas moins de beaux moments de fulgurance.

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Classique, Bowser’s Fury déroule un monde ouvert aquatique tapissé d’archipels à explorer. Chacun de ses îlots s’ouvre sur des niveaux où l’idée de saut acrobatique varie à l’infini. Des tuyaux transparents, des trampolines géants ou encore un château presque entièrement invisible ne cessent de redéfinir ce langage ludique vieux comme le monde. Sans oublier ces passages où chaque bond de Mario provoque un mouvement de plateforme exigeant une anticipation sans faute.

Saine colère

Exigeant de terminer ces niveaux pour collecter des pièces indispensables à la progression, Bowser’s Fury a la bonne idée d’y poser des objectifs différents, ce qui force le gamer à les refaire plusieurs fois. Retrouver des chatons perdus, se hisser sur un étrange iceberg à la dérive… ce monde ouvert regorge également d’objectifs annexes, que l’on parcourt sans grand étonnement, mais sourire aux lèvres. Habitée de monstres et de pouvoirs hétéroclites entrant en une fascinante résonance avec l’adorable thème félin du jeu, la scénographie se drape d’une couche supplémentaire folle. Toutes les six minutes, un Bowser géant noircit le monde -où que l’on soit- pour y faire pleuvoir des météorites et y projeter un faisceau de flammes mortelles.

Ce cycle d’événements récurrents aux airs de Fortnite claque sur une BO heavy metal (une première dans la série!) et ajoute avec brio une couche de lecture supplémentaire. Des courses aquatiques et autres tremplins menant vers des zones autrement inaccessibles jaillissent tandis que des murets indestructibles en temps normal sautent. L’occasion aussi d’un agrandissement XXL de Mario pour des duels homériques avec Bowser. La culture Kaïju n’a pas fini de rayonner au Japon…

(1) Épisode sorti sur Wii U en 2014 qui n’était pas le plus mémorable de la saga.

Super Mario 3D World + Bowser’s Fury

Édité par Nintendo et développé par Nintendo EAD Tokyo, âge: 7+, disponible sur Nintendo Switch. ****

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