Critique

Le film de la semaine: Le Bouton de nacre, de Patricio Guzmán

Le Bouton de nacre © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Documentaire à l’architecture vertigineuse, Le Bouton de nacre voit Patricio Guzmán questionner l’histoire tragique du Chili dans un film en prise sur le cosmos.

Patricio Guzmán s’est employé, tout au long de son riche parcours documentaire, à questionner l’histoire du Chili, démarche qui a pris, depuis Nostalgia de la luz, un tour volontiers métaphorique. Composant un diptyque avec ce dernier, Le Bouton de nacre a l’eau pour élément central et, avec elle, deux petits boutons de nacre, qu’une écriture aussi admirable que sinueuse relie pour raconter l’histoire d’une double extermination: celle des indigènes de Patagonie, dont l’identité n’allait pas résister à l’avancée des colons, et celle des opposants à la dictature de Pinochet. Si l’architecture vertigineuse du récit ne laisse pas d’impressionner, elle se nourrit aussi d’images à couper le souffle -la nature imposante, bien sûr, mais aussi ces photos, tout simplement inouïes, que devait prendre le prêtre autrichien Martin Gusinde des Indiens Selk’nam au début du XXe siècle-, comme de témoignages éclairants ou émouvants. En résulte un film étonnant, transcendant un certain didactisme pour nourrir un indispensable travail de mémoire, en même temps qu’il instruit un fascinant rapport avec le cosmos.

DE PATRICIO GUZMÁN. 1H22. SORTIE: 11/11.

Dans le Focus du 6 novembre, l’interview de Patricio Guzmán.

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