[Le film de la semaine] Lady Macbeth de William Oldroyd, aussi fascinant que glaçant
DRAME HISTORIQUE | Inspiré du roman de Nikolaï Leskov Lady Macbeth du district de Mtsensk (déjà adapté précédemment par Andrzej Wajda et Valery Todorowsky), le premier long métrage de William Oldroyd en transpose la trame dans l’Angleterre victorienne.
Mariée sans amour à un lord faisant deux fois son âge, Katherine (Florence Pugh), une jeune femme impénétrable, semble dépérir dans leur vaste demeure de campagne. Une existence morne et corsetée à laquelle elle va toutefois se soustraire à la faveur d’une longue absence de son mari et de son beau-père, s’imprégnant de la nature environnante et entamant une liaison enflammée avec Sebastian (Cosmo Jarvis), le palefrenier de la maison. Et de s’abandonner corps et âme à la passion, indifférente au qu’en-dira-t-on, sans que rien ni personne ne puisse venir entraver son désir…
Venu du théâtre, comme d’ailleurs sa scénariste Alice Birch, William Oldroyd signe, avec Lady Macbeth, un premier film en tous points saisissant. À rebours de la traditionnelle débauche de moyens des films d’époque, le réalisateur fait le pari du dépouillement et de l’austérité, soulignés par la rigueur ascétique de sa mise en scène. Un parti-pris radical venu renforcer la force d’une oeuvre évoquant le Wuthering Heights d’Andrea Arnold, et transcendant comme ce dernier son cadre et son époque. Histoire d’une passion interdite, Lady Macbeth s’attache aussi au destin d’une femme déterminée à s’arracher à sa condition, dût-elle pour cela recourir aux dernières extrémités; en jeune innocente se muant en femme fatale, l’extraordinaire Florence Pugh n’est pas pour rien dans l’impression indélébile laissée par ce film aussi fascinant que glaçant.
DE WILLIAM OLDROYD. AVEC FLORENCE PUGH, COSMO JARVIS, NAOMI ACKIE. 1H28. SORTIE: 12/04. ****
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