Critique

[Le film de la semaine] Blade Runner 2049

© DR
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Beauté crépusculaire – Trente-cinq ans après, Denis Villeneuve donne un prolongement superbe au classique de Ridley Scott.

La barre était placée très haut! À hauteur du sommet de la science-fiction au cinéma qu’est le film de Ridley Scott. Il aura fallu un élan de… 35 ans pour que le défi d’une suite ose s’élever vers les cimes de l’adaptation « néo-noir » superbe et libre du texte génial de Philip K. Dick. Avec à bord l’inusable (même si un peu usé) Rick Deckard, et son interprète Harrison Ford.

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Deckard, chasseur d’androïdes en rupture d’obéissance, a disparu depuis des décennies quand commence Blade Runner 2049. Dans un monde fatigué où le travail d’esclaves créés par bio-ingénierie est resté des plus indispensables, un jeune collègue (joué par Ryan Gosling) est chargé de retrouver et d’éliminer les « réplicants » rebelles. Pourtant, il est lui-même androïde, d’une nouvelle génération plus obéissante. Ce qu’il va découvrir va tout changer en lui, et peut-être dans le monde… pour autant qu’il parvienne à contacter le vieux Deckard!

Dès les premières minutes de Blade Runner 2049, Denis Villeneuve annonce la couleur: son film sera une vraie suite. Une suite extraordinairement fidèle -avec ses échos visuels, sonores et musicaux- à la thématique du premier film comme à son esthétique et -osons le mot- à sa poétique. Le cinéaste québécois n’en apportera pas moins sa touche personnelle à un spectacle jusqu’au bout captivant, prodigieux.

Rétro-futur

Les enjeux philosophiques de ce qui est désormais une saga ne sont pas moins prégnants que voici 35 ans. La question centrale de ce qui fait l’humain est même plus urgente encore. L’intelligence artificielle n’est plus au coin de la rue mais si proche qu’on pourrait la toucher des doigts. En faisant vite, avant qu’elle ne devienne intouchable… Et les rapports de classe, d’exploitation d’une catégorie par une autre, n’ont certes pas déserté l’actualité. Sans oublier la propension à discriminer, à exclure ce qui fait peur et ce qui se révolte contre l’ordre des choses qui fait tourner la machine au profit des uns, au détriment des

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Voilà pour l’actualité d’un Blade Runner 2049 chargé d’une beauté aussi sombre et déchirante qu’elle est, stylistiquement parlant, idéalement exprimée. L’univers initié par Philip K. Dick, puis librement mis en images par Ridley Scott (producteur du nouveau film), s’enrichit de dimensions nouvelles tout en gardant son intégrité matiériste façon « rétro-futur » palpable. Quelque part entre le polar noir des années 40/50 et la science-fiction prospective des années 70, Denis Villeneuve compose avec son chef-opérateur Roger Deakins une symphonie de sensations, d’émotions, telle que le cinéma ne nous en propose que très sporadiquement. Et quand s’achèvent dans un tragique dépouillé les 2h43 du film, on a le coeur qui bat très fort. Et les larmes au bord des yeux.

Blade Runner 2049 DE DENIS VILLENEUVE. AVEC RYAN GOSLING, HARRISON FORD, JARED LETO. 2 H 43. SORTIE: 04/10.

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