Le fabuleux destin d’Amélie Poulain

Rien ne prédisposait Amélie Poulain à s’occuper des affaires des autres. Pourtant, la petite serveuse de Montmartre se met à semer des instants de bonheur autour d’elle.

Son succès fou a couronné la brillante tentative de Jean-Pierre Jeunet d’opérer la fusion du cinéma populaire et du cinéma d’auteur. Le triomphe public du Fabuleux destin d’Amélie Poulain et le phénomène culturel qui l’a accompagné sont venus récompenser une démarche pleine d’humour et d’émotion, de fantaisie narrative et d’invention formelle. La vision de Jeunet poétise le réel, réenchante Paris d’un regard émerveillé, à mille lieues de la grisaille et du pessimisme ambiant. Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, c’est une bulle de beauté, d’émotion, d’optimisme, dans un univers en berne sociale, économique, morale. Pas l’évasion nostalgique, forcément démagogique aussi, que certains (rares mais influents) pisse-vinaigre ont voulu dénoncer, mais un acte de foi laïc, voulant croire dans la capacité humaine à faire de ses rêves une réalité tangible, concrète, avec de l’imagination, de la volonté, de la détermination… et un solide coup de pouce du hasard. La gamine mêle-tout, bienfaitrice autoproclamée, qu’incarne si joliment et dynamiquement Audrey Tautou, entre dans l’âge adulte sans avoir renoncé aux espoirs fous de l’enfance et au goût d’expérimenter qui marque l’adolescence. Avec quel plaisir la suivons-nous dans ses aventures!