Critique

Le dernier pour la route

© Pan Européenne - Stephanie End

Cinq ans plus tôt, le journaliste français Hervé Chabalier avait publié un livre témoignage, un livre confession, parlant de son expérience d’alcoolique et qui avait fait forte impression. Philippe Godeau, producteur et distributeur important, fut particulièrement touché par le livre, au point de passer derrière la caméra pour en signer l’adaptation.

DRAME DE PHILIPPE GODEAU. AVEC FRANÇOIS CLUZET, MÉLANIE THIERRY, MICHEL VUILLERMOZ. 2009. Ce jeudi 29 mars à 20.35 sur France 3

Pour interpréter le personnage principal, malade de l’alcool (Chabalier parle d’une maladie dont on ne guérit jamais, où l’on peut seulement espérer une « rémission » à jamais fragile), il a eu l’intelligence de faire appel à François Cluzet. Le très remarquable comédien, applaudi encore récemment pour sa performance dans Intouchables, incarne donc… Hervé, patron d’une agence de presse et qui a décidé d’en finir une fois pour toutes avec sa dépendance à l’alcool. Il prend le chemin d’une clinique pas vraiment comme les autres, où des méthodes particulières de sevrage et de soins sont pratiquées avec un bonheur inégal selon les patients concernés. Pour le héros, ce séjour thérapeutique sera l’occasion d’une très délicate et difficile remise en question. Ce sera aussi l’opportunité de quelques rencontres mémorables avec d’autres pensionnaires, dont une jeune femme un peu farouche (Mélanie Thierry) et un jouisseur pris au piège, que campe formidablement l’homme de théâtre qu’est Michel Vuillermoz. Dans le huis clos du centre de désintoxication, c’est toute une humanité qui se donne à voir, dans un film remarquablement joué, mais dont l’écriture et la réalisation manquent malheureusement de souffle comme de regard.

LOUIS DANVERS

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