La pop culture, nouvel outil des dirigeants « cools »

la reine Elisabeth II d'Angleterre, Donald Trump, le Premier ministre japonais Shinzo , Bart De Wever. © BBC/NBC/CBC/VTM
Fanny Betermier Stagiaire

Apparaître dans des séries pour adolescent, se déguiser en personnage de jeu vidéo ou devenir un super héros de bande dessinée: a priori, ces activités ne font pas vraiment partie des fonctions d’un chef d’état. Depuis quelques années, ils sont pourtant de plus en plus nombreux à se laisser prendre au jeu de la pop-culture et de ses références.

Justin Trudeau en Captain Canada
Justin Trudeau en Captain Canada© Marvel

La semaine passée, un nouveau personnage est apparu sur la couverture du dernier comics de Marvel, Civil War II: Choosing sides. On y voit un jeune homme brun et souriant dans le coin d’un ring de boxe, vêtu d’un maillot blanc estampillé d’une feuille d’érable rouge et entouré de super héros. Non, il ne s’agit pas de Captain Canada, mais bien de son Premier ministre, Justin Trudeau. Dans ce numéro, les super-protagonistes canadiens se chamaillent sur l’utilisation d’un super-pouvoir. Ils demandent alors conseil à leur dirigeant, qui leur répond de prendre une décision qui va dans le sens de la défense des libertés civiles. Il n’est pas le premier de la famille à faire une telle apparition. Son père, Pierre Eliott Trudeau, était présent dans un numéro de X-Men en 1979, lorsqu’il était lui-même Premier ministre. Après que le monde entier a pu admirer ses abdos à la plage, applaudir sa participation à la Gay Pride et son ouverture à toutes les cultures de son pays, le jeune Premier n’en finit donc pas de faire gonfler son potentiel cool. C’est surtout le cas auprès des internautes, premiers exportateurs mondiaux d’anecdotes politico-insolites grâce aux réseaux sociaux.

Même constat pour le couple présidentiel américain, plus qu’enclin à faire des intrusions souvent très médiatisées dans le monde du divertissement. Michelle Obama a ainsi créé plusieurs fois l’évènement en s’invitant dans quelques talk-shows et séries comme Les Simpson, iCarly, NCIS et récemment dans le très populaire Carpool Karaoke de James Corden. Bien sûr les apparitions de la Première dame ne sont pas innocentes. Elles servent toujours à promouvoir les causes qu’elle soutient: l’accès à l’éducation pour les jeunes filles, le sport chez les enfants ou le soutien aux militaires et leurs familles. Autant de messages qui tombent directement dans le salon de téléspectateurs qui ne sont peut-être pas les habitués des programmes plus politiques.

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Le président américain, quant à lui, exerce cette forme de communication avec plus de parcimonie, mais avec un potentiel buzz bien supérieur. À la fin de son discours au dernier Dîner des correspondants, Barack Obama a d’ailleurs réussi à déchaîner les foules en effectuant un « mic-drop », signe de victoire à la fin d’une battle de rap. Comme ça, pour le plaisir d’être cool. Mais peut-être en se doutant un peu que ce micro-événement allait permettre de faire très largement parler du discours où le président faisait le bilan de son mandat, déclarait son soutien à Hillary Clinton et descendait son principal concurrent Donald Trump. Justement, l’actuel candidat républicain à la présidence américaine n’a pas attendu de faire de la politique pour faire des apparitions très pop. Homme d’affaire et de médias, il avait profité de sa popularité dans les années 80 et 90 pour apparaître dans la série Le Prince de Bel Air et le film Maman, j’ai encore raté l’avion. Des images qu’on pourra se repasser en riant doucement s’il est élu président.

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Les Jeux Olympiques sont apparemment un évènement propice pour permettre aux chefs d’État de rendre personnellement hommage à leur culture populaire nationale devant le monde entier. Lors de la cérémonie de clôture de l’évènement en août dernier à Rio, le Premier ministre japonais Shinzo Abe, dont le pays accueille les prochains Jeux, a ainsi surpris beaucoup de monde: il est sorti d’un tuyau vert géant déguisé en Super Mario en plein milieu du Maracaña lors de la passation de la flamme olympique. Dans un style plus british, on se souvient que la reine Elisabeth II d’Angleterre avait pris part à une séquence à la James Bond au côté de Daniel Craig au terme de laquelle elle avait fait semblant de sauter en parachute jusque dans le stade lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Londres en 2012. Nos grands-mères y avaient cru.

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En Belgique, cette pratique est très peu répandue. Nos hommes et femmes politiques sont pourtant omniprésents dans nos médias, faisant à l’occasion l’effort de se mêler aux quidams en buvant une bière ou en mangeant une gaufre. Jusqu’à présent, on retient surtout la prestation de Bart De Wever qui s’était déguisé en panda lors d’une émission de remise de prix sur VTM en 2014. Mais qui sait? Vu la vitesse à laquelle se répand ce nouveau moyen distrayant d’atteindre le public et l’attention médiatique qu’il génère, peut-être Charles Michel viendra-t-il promouvoir l’action du gouvernement dans la prochaine saison d’Ennemi public

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