La culture se glisse dans des paniers bios

Chez Kilti, à chaque distribution son thème. Voici à quoi ressemblait le panier "politiquement incorrect" © Kilti
Fanny Betermier Stagiaire

Inspiré du succès des paniers de fruits et légumes bios et locaux, certains acteurs culturels ont eu l’idée de l’adapter pour les objets et évènements de leur secteur. Un moyen original de découvrir sa culture locale à la rentrée.

Des carottes, des courgettes et autres fruits et légumes parfois oubliés, à chaque fois un contenu différent et d’origine locale. C’est le principe des paniers alimentaires qu’on connaît depuis quelques années déjà. Ce qu’on sait moins, c’est que ce modèle s’applique aussi à la culture. Ici pas de produits de la terre mais des concerts, expositions, festivals, livres, films, sorties et bien d’autres. Le concept a vu le jour il y a déjà cinq ans chez nos voisins français mais reste jusque maintenant assez discret chez nous.

Depuis l’année passée pourtant, Kilti propose ce genre de panier à Bruxelles. Pour cette ASBL française née en 2014, la mission est claire: soutenir l’accès à la culture dans toute sa diversité et pour tous les publics, tout en mettant en avant les artistes, évènements et lieux culturels locaux. Kilti propose ainsi quatre paniers par an, plus un spécial pour les enfants à Noël. Le thème de ces paniers est chaque fois différent et leur contenu varie en fonction du prix qu’on souhaite payer pour se les procurer. Seule base invariable, un sac sérigraphié par un artiste local, qui renferme l’intégralité du contenu du panier.

Le prix d’achat inclut une soirée de distribution où le public peut rencontrer une partie des artistes et des collaborateurs participant au projet. Avant cela, les acheteurs ne savent pas pour quoi ils ont payé. Tout ce qu’ils savent de leur panier, c’est son thème. Un moyen pour eux de partir à la découverte d’univers, de personnes et de moyens d’expression très divers et qui ne correspondent pas forcément à ce à quoi ils sont habitués. Le tout pour un prix adapté à tous les budgets. Car le but de Kilti est aussi de donner une chance aux personnes plus défavorisées d’avoir accès à tous types de culture, y compris ceux généralement considérés chers et élitistes, comme le théâtre ou l’opéra. On peut aussi imaginer un couple bourgeois à un concert de rap.

L’ASBL s’est déjà associée avec de nombreux grands et moins grands lieux culturels bruxellois, comme l’Atelier 210, les Halles de Schaerbeek, la Jazz Station, Bozar, le Brussels Film Festival et bien d’autres. Selon Kilti, près de 500 Bruxellois ont adhéré au projet depuis qu’il est présent dans la capitale. Pour la rentrée, Kilti proposera début octobre un panier sur le thème « L’un dans l’autre », placé sous le signe de la diversité.

En 2013, une ASBL de promotion culturelle liégeoise, Ram Dam Box, avait donné son nom à un projet similaire. Leur but était un peu différent, puisqu’il était plutôt centré sur la promotion des artistes et des organisations culturelles -aussi bien novices que confirmés- dans un esprit local. Elle mettait aussi l’accent sur le suivi des partenaires qu’elle avait fait découvrir dans les paniers précédents. Un beau projet pour la culture de la région liégeoise, qui semble malheureusement avoir pris fin en 2015.

Les amateurs de découvertes peuvent commander le panier Kilti d’octobre jusqu’au 20 septembre prochain. Compter entre 15 euros pour un tout petit pack livré à domicile et 49 euros pour un Kilti maxi. L’abonnement à l’année s’élève à 180 euros.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content