Deborah De Robertis se dénude à Bruxelles

"Il y a une dame qui montre tout à tout le monde" © Deborah De Robertis/Photos: Frederic Pauwels; Moumni Anir
Marise Ghyselings Journaliste

Après Paris et Amsterdam, l’artiste luxembourgeoise expose son sexe aux Musées royaux des Beaux-Arts, lors de l’expo « Uncensored photographs » du provocateur Serrano. Attention, certaines images peuvent heurter la pruderie.

« Il y a une dame qui montre tout à tout le monde. » Cette dame, c’est Deborah De Robertis, artiste luxembourgeoise qui a réalisé une nouvelle performance dénudée à Bruxelles, aux Musées Royaux des Beaux-Arts. La reine de la provoc’ a défié l’art de la nudité dans la réalité, dans le cadre de l’exposition du photographe Andres Serrano, Uncensored Photographs, et s’est fait…censurer. Un comble?

The Interpretation of Dreams (Triumph of the Flesh).
The Interpretation of Dreams (Triumph of the Flesh).© Andres Serrano

Elle y a réinterprété The Interpretation of Dreams (Triumph of the Flesh), cliché de Serrano qui n’est pas présent à la rétrospective. Cette nonne touchant son sexe renvoie inévitablement à l’Origine du Monde de Courbet, tableau sous lequel Deborah De Robertis s’était assise en 2014 au musée d’Orsay, jambes écartées et sexe bien visible.

Deux ans plus tard, après s’être allongée nue devant l’Olympia de Manet à Paris et à Amsterdam lors d’une exposition sur la prostitution, l’artiste nous questionne à nouveau sur la place de la nudité dans l’art. Et, plus particulièrement, de la nudité féminine. En effet, le sexe des femmes, organe méconnu voire méprisé, est longtemps resté tabou. Le serait-il encore?

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Du côté des Musées royaux des Beaux-Arts, en exposant les clichés de l’artiste américain, l’institution se consacre à l’art de la provocation, loin de leur image conservatrice. « Quatre oeuvres jugées scandaleuses et vandalisées lors de précédentes expositions seront présentées pour questionner les limites de la censure. Montrer Serrano, c’est affirmer les valeurs qui nous fondent. Contre la barbarie et l’intolérance. Contre l’obscurantisme et l’inhumanité. » Mais une telle institution est-elle capable d’accepter une nudité féminine réelle, sans le filtre qu’exerce une photographie ou un tableau? Apparemment non.

Deborah De Robertis provoque, choque, au point de faire intervenir la police. Mais elle fait surtout réfléchir. Où se situent les limites de la censure? « Pour les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, elles semblent se situer dans le point de vue incarné par le sexe féminin. »

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