Critique

Critique ciné: Une nouvelle amie, film inspiré signé Ozon

Romain Duris dans Une nouvelle amie © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

COMÉDIE DRAMATIQUE | Adaptant Ruth Rendell, François Ozon signe un fascinant film transgenres, où la perspective de faire revivre une morte éveille des réminiscences de Hitchcock tout en brassant les notions de désir et d’identité.

Adaptant la nouvelle The New Girlfriend de Ruth Rendell, François Ozon a opté pour la formule du conte de fées, celle-là même à laquelle il avait déjà recouru en son temps dans Les Amants criminels. Tout commence, cette fois, par la mort d’une jeune femme, Laura (Isild Le Besco), qui a le don de laisser Claire (Anaïs Demoustier), son amie de toujours, inconsolable. Débarquant un jour chez David (Romain Duris), le mari de la défunte, elle a la surprise de découvrir ce dernier arborant perruque blonde et vêtements féminins pour s’occuper de leur nourrisson. La stupeur passée, un curieux jeu de rôles se met progressivement en place, à l’insu de leur entourage…

Comme la Laura d’Otto Preminger ou le Vertigo d’Alfred Hitchcock, Une nouvelle amie tourne autour de l’obsession pour une morte, qu’il s’agira, d’une manière ou d’une autre, de faire revivre. Une parenté avec le cinéma classique hollywoodien totalement assumée mais également détournée, François Ozon déclinant l’argument à sa façon, pour en proposer une variante transgenres, au confluent du glissement d’identité et de celui du désir. Maniant habilement l’art du faux-semblant, le film qui en résulte est assurément troublant, dont la mise en scène, d’une souveraine limpidité, laisse affleurer les aspérités et l’ambiguïté présidant à l’histoire. Pour autant, la mécanique, impeccablement huilée, ne convainc pas totalement, Ozon oscillant avec un inégal bonheur entre mélodrame et farce parfois grossière, sentiment encore renforcé par la composition, quelque peu outrée, de Romain Duris. Si l’on y verra, éventuellement, une articulation « transgenres » idoine, l’impression d’un film courant un peu vainement après son ton n’en demeure pas moins, que ne suffit pas à tempérer un final lumineux…

  • DE FRANÇOIS OZON. AVEC ROMAIN DURIS, ANAÏS DEMOUSTIER, RAPHAËL PERSONNAZ. 1H47. SORTIE: 05/11.
  • Dans le Focus du 31/10, l’interview de François Ozon, ses sources d’inspiration…
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