
[Critique ciné] Tout, tout de suite, radioscopie du mal ordinaire
DRAME | Richard Berry réussit une certaine radioscopie du mal ordinaire, soulignant cruellement la plate indifférence voire même l’ennui glaçant des bourreaux.
Dans la foulée du 24 jours d’Alexandre Arcady, il s’agit là de la deuxième transposition cinématographique de la tragique affaire Ilan Halimi, jeune vendeur de téléphones parisien enlevé puis séquestré en 2006 parce qu’il était juif, et donc censé avoir de l’argent, avant d’être torturé et abandonné pour mort par ceux que l’on désignera alors comme le « gang des barbares ». Plus frontal, Richard Berry s’appuie sur le livre éponyme de Morgan Sportès, aidé de ce dernier, pour éclairer le drame sous son jour le plus antisémite. On tique quand le fait divers se fait suspense ou quand le film confond réalisme cru et effets de style. S’il commet encore l’erreur de se mettre lui-même en scène au milieu d’un casting majoritairement non-professionnel, Berry n’en réussit pas moins une certaine radioscopie du mal ordinaire, soulignant cruellement la plate indifférence voire même l’ennui glaçant des bourreaux.
De Richard Berry. Avec Marc Ruchmann, Steve Achiepo, Richard Berry. 1 h 54. Sortie: 18/05.
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