Critique ciné: Lilting: un peu de délicatesse dans un monde de brutes
MÉLODRAME | Réalisateur britannique d’origine cambodgienne, Hong Khaou a puisé dans son parcours personnel la sève de son premier long métrage, Lilting.
Réalisateur britannique d’origine cambodgienne, Hong Khaou a puisé dans son parcours personnel la sève de son premier long métrage, Lilting. Soit, dans le Londres contemporain, l’histoire de Junn (Pei-Pei Cheng), une émigrée sino-cambodgienne à la soixantaine encore fringante, vivant d’autant plus mal son placement dans une maison de repos qu’elle ne pipe pas un mot d’anglais. Et qui, à la mort prématurée de son fils Kai (Andrew Leung), va perdre son seul lien avec le monde extérieur, pour se trouver livrée, seule, à sa douleur et à son ressentiment à l’égard de Richard (Ben Wishaw), l’ami du défunt. Moment où ce dernier aura l’idée de recourir aux services d’une terprète, histoire de peut-être les rapprocher dans le souvenir de l’être aimé. Et d’entamer un curieux pas de deux…
Abordant une matière sensible, Lilting adopte une ligne sinueuse, mêlant présent et passé dans une même onde mélancolique. Sans doute Hong Khaou ne fait-il pas l’économie de diverses longueurs, pas plus d’ailleurs que de bons sentiments, tandis que la distribution, dominée par l’excellent Ben Wishaw, qui fut le Keats de Jane Campion, et Pei-Pei Cheng, vue auparavant dans Tigre et Dragon, est quelque peu inégale. Ces réserves posées, le réalisateur réussit à joliment capter l’indicible, pour livrer une oeuvre tendre et émouvante, dont la douce tension mélodramatique berce durablement le spectateur. Un peu de délicatesse dans un monde de brutes, suivant l’expression consacrée…
DE HONG KHAOU. AVEC BEN WISHAW, PEI-PEI CHENG, NAOMI CHRISTIE. 1 H 31. SORTIE: 22/10.
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