[Critique ciné] Hannah, intense et fascinant
DRAME | Masque stoïque et tristesse insondable, Charlotte Rampling fascine dans Hannah d’Andrea Pallaoro.
Des portraits de femmes, le cinéma en produit d’innombrables. Celui que signe Andrea Pallaoro avec Hannah est toutefois aussi étrange que singulier. Reposant sur une narration elliptique, le film s’accroche obstinément à une femme que l’arrestation de son mari, pour une raison inconnue du spectateur, a laissée comme tétanisée, vivant dans le déni, en proie à un vide impossible à combler. Mutique et énigmatique, la suite, à défaut de progression dramatique classique, se décline en quelque méditation intime étouffante. Une expérience austère qui pourrait tourner à l’exercice de style un peu vain si Pallaoro n’avait trouvé en Charlotte Rampling l’interprète idéale, laquelle, masque stoïque et tristesse insondable, s’avance dans cet horizon couleur grisaille sans ciller, donnant au propos un tour non moins intense que fascinant. Une prestation justement récompensée du prix d’interprétation lors de la dernière Mostra de Venise.
D’Andrea Pallaoro. Avec Charlotte Rampling, André Wilms, Stéphanie Van Vyve. 1h33. Sortie: 14/03. ***(*)
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