[Critique ciné] A Bigger Splash, ambitieux
DRAME | Comme dans Io Sono l’Amore, son précédent opus, le désir est au coeur de A Bigger Splash, le nouveau film de Luca Guadagnino, qui voit le réalisateur italien se réapproprier La Piscine, de Jacques Deray.
Soit donc l’île volcanique de Pantelleria, au large de la Sicile, lieu de villégiature dorée pour Marianne Lane (Tilda Swinton, bowiesque), rock star qu’une opération a laissée provisoirement aphone, et Paul (Matthias Schoenaerts), son compagnon, guère plus loquace. Un couple qui voit son horizon amoureux chamboulé lorsque débarque, impromptu, Harry (Ralph Fiennes), producteur et ex de la chanteuse, accompagné de sa fille Penelope (Dakota Johnson). Sous l’apparente désinvolture, le feu de la passion couve, pour se libérer bientôt en un tourbillon… Guadagnino a la caméra musicale, et l’afflux, discret mais constant, de réfugiés offre un contrepoint prégnant à cette histoire de tourments intimes et de tension sexuelle sous le soleil méditerranéen –A Bigger Splash, en effet, ou comment faire résonner petite et grande histoire. Ambitieuse, l’entreprise ne convainc pourtant pas toujours: relayée par une mise en scène dont l’élégance confine au clinquant, la vacuité guette par endroits un récit au trouble et à l’ambiguïté intermittents. Et cela, même si l’on n’est pas près d’oublier l’ultime éclat du film, à la portée ravageuse, ni, d’ailleurs, dans un autre registre, le numéro débridé de Ralph Fiennes…
DE LUCA GUADAGNINO. AVEC TILDA SWINTON, MATTHIAS SCHOENAERTS, RALPH FIENNES. 2H05. SORTIE: 06/04.
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