Carte de Visite met les artistes bruxellois inconnus à l’honneur

L'affiche de l'exposition Carte de Visite © DR
Elisabeth Debourse Journaliste

Tout le monde peut être artiste! C’est en tout cas le pari qu’a fait l’exposition Carte de Visite, en invitant tous les artistes bruxellois qui le désirent à présenter leurs oeuvres au public. L’évènement, dont c’est la première édition, débutera ce vendredi.

En 2012 avait lieu pour la dernière fois le parcours d’artistes de la capitale. C’est désormais l’exposition Carte de Visite qui prendra la relève. Au lieu de proposer aux artistes d’ouvrir leur maison ou leur atelier au public, ceux-ci sont invités à venir exposer leur travail du 21 au 23 février dans un haut bâtiment du centre-ville, qui abritait autrefois les établissements Vanderborght.

Tableau de chat et sculpture délicate

She Wolf, une robe-origami de l'artiste Anja Milena
She Wolf, une robe-origami de l’artiste Anja Milena© Elisabeth Debourse

« Pas de sélection en amont« , c’était le désir de Fabien Résimont, organisateur de l’évènement. Du coup, ce sont pas moins de 200 amateurs ou professionnels de la création artistique qui exposeront à cet évènement organisé par la ville de Bruxelles. Les travaux présentés sont de qualité très variée ; certains ne se sont lancés dans la peinture ou la sculpture qu’il y a peu, tandis que d’autres sont des photographes confirmés. L’exposition offre donc à travers ses quatre étages une visite où c’est la curiosité qui guide les pas, plus que la recherche d’un grand nom. C’est l’occasion de faire quelques découvertes inattendues et pour les artistes, de rencontrer d’autres personnes qui partagent leur amour de l’art pour, pourquoi pas, collaborer et exposer ensemble à l’avenir.

Prenez ma carte…

« Ce que les artistes préféraient lors du parcours, c’était les cartes de visite que l’on mettait à leur disposition. Du coup, on a gardé le concept et on en a même fait le nom de l’exposition« , explique Fabien Résimont. Les cartes, sur lesquelles apparait l’une des trois oeuvres que l’artiste expose, peuvent ainsi être données, échangées, voire collectionnées. Un bon plan aussi pour ne pas oublier cette peinture ou photographie que l’on a particulièrement aimée et qui pourrait se voir décerner le prix du public. En effet, les visiteurs sont invités à élire leur artiste préféré. Celui-ci se verra offrir la somme de 2 000 euros, un joli coup de pouce pour ceux qui s’investissent corps, âme et portefeuille dans leur passion artistique.

Chaque artiste a sa propre carte de visite.
Chaque artiste a sa propre carte de visite.© Elisabeth Debourse

L’oeuvre participative de David Zagari

David Zagari, 31 ans, est l’un des nombreux artistes à avoir voulu participer à l’exposition Carte de Visite. Ce danseur de formation et nouveau venu dans le monde de la création plastique exposera une oeuvre collaborative, à réaliser avec le public, tout au long des trois jours que durera l’évènement. Il veut ainsi prouver aux visiteurs qu’eux aussi peuvent prendre part à un processus de création artistique.

A quoi ressemblera votre oeuvre, à la fin de l’exposition?

A une carte, une « dystopie urbaine » comme je l’appelle. Je pose une feuille de papier à même le mur, sur lequel tout le monde peut planter un clou. La feuille délimite un certain espace. On peut tout autant planter le clou à l’intérieur de cet espace qu’à côté. On peut s’amuser avec les limites données par ce cadre qui est la feuille. Il y a une idée de territoire qui apparait, grâce à l’addition de tous les clous. Dans un deuxième temps, les clous sont enlevés. La feuille est récupérée et fera elle-même l’objet d’une exposition plus tard. Pour l’exposition par exemple, j’expose une cartographie participative qui a été réalisée au mois de décembre. Dimanche, je démonterai l’oeuvre. Par la suite, je superposerai les différentes feuilles clouées au cours de l’exposition, qui ont un grammage très faible. Je joue sur l’effet de transparence pour reproduire les anciennes techniques d’impression de cartes, qui étaient réalisées couche par couche. De loin, on aura l’impression, l’idée d’un territoire. Quand on se rapprochera, on se rendra compte que ce grand espace est en fait constitué d’une multitude d’actions.

Quelle est l’intention derrière cette cartographie collaborative?

Mon but est de placer les gens dans des situations pour qu’ils participent au processus de création d’une oeuvre. C’est vraiment « l’art comme expérience », comme dit John Dewey. Je veux inclure les visiteurs dans l’oeuvre et leur faire prendre conscience que par leurs actes, ils activent un projet dont ils font partie. Qu’ils réalisent que faire de l’art, ce n’est pas faire son petit truc chez soi, tout seul. Il y a un geste assez symbolique dans le fait de planter un clou. Je fais partie de l’oeuvre et tous ceux qui planteront un clou en feront aussi partie.

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