Brotherhood

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Cette série Showtime, fresque ambitieuse et rugueuse intelligemment importée par La Deux, possède de vrais atouts pour séduire. A se demander pourquoi elle n’attirait, à certains moments, que 500.000 téléspectateurs aux Etats-Unis.

Difficile de comprendre pourquoi certaines daubes cartonnent tandis que de petits bijoux sont boudés par le public. La fiction Brotherhood fait partie de la seconde catégorie. Diffusée sur Showtime (la chaîne de Dexter, de Weeds…), elle ne touchait avec certains épisodes que 500.000 téléspectateurs (soit un bon score de JT à la RTBF). Pourtant, elle possède de grandes qualités et n’a certainement pas à rougir face aux Soprano, à The Shield ou aux Sons of Anarchy. Comme ces trois séries, le core business de Brotherhood, c’est le crime. Pas le meurtre passionnel ou la délinquance en col blanc, mais les règlements de compte sur un coin de bar, les bagarres de rue, les petits et grands trafics et les vendettas sanglantes.

Frères ennemis

Le parain local s’appelle Michael Caffe. Il est de retour à Providence (Rhode Island) après sept ans d’exil forcé. Brutal, séducteur, flambeur, il est le négatif parfait de son frère Tommy. Lequel est un notable local, député, mari fidèle et père de famille modèle. Alors que Michael prend un malin plaisir à jouer à saute-mouton avec les règlements, Tommy, lui, les édicte. Forcément, c’est un brin tendu entre les membres de la fratrie irlando-américaine, dont les destins s’entrecroisent au gré de la réalisation de leurs ambitions.

Autour d’eux gravite une constellation de femmes. Avec la mère de Michael et Tommy, mama à l’ancienne chérie et respectée. Avec la soeur des deux hommes, effacée. Avec la femme de Tommy, bourgeoise fauchée dépressive, perpétuellement au bord de la crise de nerfs, infidèle et fumeuse d’herbe honteuse. Et enfin la maîtresse de Michael, adepte du chantage affectif. Une galaxie de personnages tourmentés particulièrement riche. Et noire: les flics sont ripoux, les élus corrompus, et les promesses non tenues.

Une fresque ambitieuse et rugueuse qui s’inscrit dans le décor tout particulier de Providence, ville grise et engluée dans les conventions, morne plaine où se déroulent tous les jours des centaines de guerres. Showtime a sonné la trêve après trois saisons.

Brotherhood, 21.30 sur La Deux.

Une série Showtime, créée par Blake Masters, avec Jason Isaacs, Jason Clarke, Annabeth Gish.

Myriam Leroy

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