Bons plans sorties pour le week-end

Europalia, Tout ça (ne nous rendra pas le Congo)… Comme chaque vendredi, Focus fait le tri parmi l’offre culturelle et vous propose de remplir vos agendas pour le week-end.

Europalia

Où: Galerie Ravenstein 4 à 1000 Bruxelles
Quand: du 4 octobre au 15 janvier
Quoi: Europalia.Brasil débarque, et c’est une chaude bouffée d’alegria qui s’engouffre à l’orée de l’hiver. En marge de l’itinéraire classique, Focus se lance dans l’exploration des sentiers bis. Samba…

Musique

La musique brésilienne est un continent en soi. De la samba à la bossa nova, du MPB au Forro… La programmation musicale d’Europalia ne pouvait donc qu’être conséquente et éclatée. Honneur aux aînés avec par exemple la Velha Guarda da Portela, présenté comme une sorte de Buena Vista Social Club from Rio de Janeiro (le 15/10, au Bozar).

Du côté de Bahia, la samba chula originelle, en voie de disparition, est maintenue en vie grâce notamment aux frères Joao et Antonio Saturno, en concert à l’AB de Bruxelles (le 7/12). Cela dit, le genre peut aussi se mêler aux sonorités les plus modernes: la jeune Céu (1980), par exemple, y sème des graines de soul, d’électro, de jazz… (le 13/10, au Théâtre royal de Namur, le 15/10 au 140 à Bruxelles). Mais pour opérer au mieux la transition entre anciens et jeunes pousses, on peut simplement faire confiance à l’esprit toujours fantasque de l’immense Tom Zé. A bientôt 75 piges, le bonhomme, héros du mouvement tropicaliste, garde une fraîcheur d’esprit intacte. La preuve: outre son passage au 140, à Bruxelles (le 05/11), il sera au centre d’une grande soirée baptisée Brasil Underground (avec e.a. Pedro Osmar, le producteur Chico Correa…), au Vooruit de Gand (le 27/10).

Parmi la vingtaine d’expositions Europalia.brasil, 4 excitent drôlement les papilles. En vrac, on commencera par Incorporations à la Centrale Electrique (du 15/10 au 15/01). Sous-titré Afro-Brazilian Contemporay Art, cet événement entend mettre à jour les « roots » africaines de la culture et de la société brésilienne à travers le travail multiple -peinture, sculpture, vidéo…- d’une dizaine d’artistes. Le tout pour des racines indispensables à la bonne compréhension de l’histoire de l’art du pays. Dans la foulée, difficile de passer à côté d’ Extremes (du 06/10 au 15/01), exposition du Palais des Beaux-Arts qui offrira un 360° sur la photographie brésilienne, depuis les clichés les plus anciens jusqu’aux expérimentations les plus contemporaines -notamment le très beau travail de Luiz Braga sur la province du Nordeste.

Expos

Autre temps fort de ce panorama bien senti, Gravure extrême au Centre de la Gravure et de l’Image imprimée de La Louvière (du 08/10 au 08/01) examinera un siècle de culture graphique brésilienne. L’exposition s’avère idéale pour aborder de façon décalée la créativité brésilienne, celle-ci étant marquée par de puissantes dualités: ombre et lumière, nuit et jour, vie et mort, local et international… Autant de tensions qui traverseront plus de 200 estampes signées par une soixantaine d’artistes différents.

En guise de cerise sur le gâteau, on ne manquera sous aucun prétexte l’exposition psychotique consacrée à Bispo do Rosário, figure artistique fascinante du Brésil. Fer de lance de l’art brut sous ces latitudes, l’homme a produit une oeuvre dense depuis une cellule de l’asile d’aliénés Colonia Moreira Juliena à Rio de Janeiro. Le tout à découvrir au musée Art & Marges (entre le 21/10 et le 15/01).

Scènes

La scène d’Amérique latine regorge depuis belle lurette de folie douce, d’expériences scéniques détonantes, découvertes au Kunstenfestivaldesarts et confirmées par Europalia.brasil. Epinglons La Mouette, une mise en abîme subtile avec une fraîcheur de jeu savoureuse de la pièce de Tchékhov revue par Enrique Diaz. Ou L’Idiot de Dostoïevski par Cibele Forjaz, un spectacle déambulatoire, fort acclamé au Brésil. Le metteur en scène António Araujo (Theatro da Vertigem) connu pour jouer dans des lieux insolites (Eglise, bateau, hôpital…). Côté danse, on retrouve la « star » internationale, Lia Rodriguez, qui a installé son studio dans une favela de Rio. Un engagement qu’on retrouve dans ses créations (rythme, chaleur et violence). Notons encore le hip-hop furieux de la Cie Membros, une chorégraphie contemporaine sur des tubes bossa nova, ou encore Matadouro/Abattoir de Marcelo Evelin,  » une bataille silencieuse, effrénée sur du Schubert ». Sans oublier notre chorégraphe brésilien installé en Belgique, Claudio Bernardo, qui monte la Tempête de Shakespeare avec 20 interprètes.

Littérature

Dès octobre, la littérature passera à l’heure brésilienne avec, entre autres, la venue de Bernardo Carvalho, l’un des auteurs cariocas les plus traduits et primés ( Neuf nuits, Mongólia) (le 15/11, Bruxelles, le 17/11, Namur), la rencontre « Vamos Brasil! » explosive entre Luiz Eduardo Soares, anthropologue et écrivain, et Black Alien, chanteur de hip hop et reggae, autour des jeunes de Rio, de la violence et des challenges sociaux de la mégapole (les 04 et 05/11, deSingel, Anvers) ainsi que la confrontation de Daniel Galera ( Paluche) et Veronica Stigger, 2 ambassadeurs remuants de la littérature brésilienne nouvelle génération avec Alice Ruiz, icône de la poésie underground des années 70 (le 18/10, le Phare, Bruxelles).

Cinéma

L’événement cinématographique d’Europalia.brasil, c’est bien entendu la venue, à Flagey, de Walter Salles, qui y présentera, le 06/11 , Central do Brasil, ainsi que des documentaires inédits, et un work in progress autour de son prochain film – Sur la route, en principe. Le réalisateur de Diarios de Motocicleta est par ailleurs l’objet d’une large rétrospective, à Flagey toujours, tandis que la Cinematek proposera 2 cycles consacrés l’un au cinéma brésilien, de Glauber Rocha à Carlos Diegues; l’autre à Alberto Cavalcanti. La Maison de l’Amérique latine présente pour sa part, dès le 07/10, un programme intitulé « Cinéma Brésil, aux visages multiples ».

www.europalia.eu

Cinéma

Le Skylab ****
En salles depuis le 5 octobre
FILM CHORAL | D’une admirable justesse, Le Skylab situe son action voici plus de 30 ans. Les années ont passé, mais Julie Delpy se rappelle tout. Et la comédienne devenue réalisatrice en tire une fiction emballante, une comédie chorale en tout point savoureuse tant s’y conjuguent idéalement l’humour et l’émotion, le collectif et l’intime.
Notre critique

Carancho ****
En salles depuis le 5 octobre
DRAME | Avec Carancho, le réalisateur argentin Pablo Trapero signe un film d’une saisissante noirceur, thriller suffocant en forme de plongée dans une mer de désolation.
Notre critique

Et maintenant on va où? ***En salles depuis le 5 octobre
FABLE COMICO-DRAMATIQUE | Structuré autour d’une idée forte -des femmes de confessions différentes conjuguent leurs efforts pour éviter la guerre à leurs hommes-, Et maintenant on va où? consacre le retour à la réalisation de Nadine Labaki, cinéaste libanaise acclamée en 2007 pour Caramel.
Notre critique

Tout ça (ne nous rendra pas le Congo)Où: Botanique à Bruxelles
Quand: le 9 octobre, de 15 à 20h
Quoi: Tout ça ne nous rendra pas le Congo, peut-être, mais le sourire certainement. Vingt-cinq ans que la bande à Jean Libon (sur le départ) et Marco Lamensch exhibe hurluberlus, extravagants, marginaux et gentilhommes, d’abord à travers l’enseigne Strip-Tease, ensuite via Tout ça, les meilleures émissions de l’histoire de la télévision mondiale (après le Tatayet Show).

Ce monument de la télé belge (et désormais française, à travers des productions et diffusions signées France 3) célèbre son anniversaire -le prétexte officiel- et rend hommage à ses pères -la raison officieuse- lors d’une après-midi organisée au Botanique, à Bruxelles. Avec du boire, une fanfare (celle des génériques), la diffusion d’extraits de films marquants et surtout, la venue en chair et en os de certains de leurs protagonistes. On annonce ainsi la présence du fameux Arnaud « 30 ans, beau, riche, intelligent », persuadé de faire de l’ombre aux autres, 3 abbés en soutane de la confrérie Saint Pie X (qui ne sont grands qu’à genoux), Vinciane (sans bonbons ni chocolats)… et quelques personnalités surprises hors-normes.

www.botanique.be

Play Loud
Où: Théâtre National, Bruxelles
Quand: du 5 au 9 octobre
Quoi: Dans un style garage, une nuit insomniaque « bad mood », des vies se dévoilent: scènes de couples, mauvais souvenirs d’enfances, parents foireux. La nuit prend la tangente et frôle le pathétique. Play Loud est un spectacle musical avec une tracklist en 12 scènes. Ils sont quatre accompagnés du bassiste de Ghinzu pour dégringoler dans cette nuit. Après une entrée niaise en pyjamas(!), on bascule. On chante, on rage, on rampe. Des scènes de films défilent. La fille dit « je t’aime », le mec répond « mais c’est complètement abstrait ». Forcément, elle va hurler. Un type, se masturbe, désoeuvré, sur Youporn. Ici, une mère enfile les amants et laisse son gamin entre un micro-ondes et des films « art et essai »… Sans pathos, la tristesse existentielle transperce, dans un jeu choral, des notes d’humour et une rage de vivre (et de scènes). L’Allemand Falk Richter vient de créer ce Play Loud au Festival de Liège, avec des comédiens belges et allemands. Pari réussi, lui, dont les spectacles et l’écriture frontale tapent dans le mille de notre époque et de ses hommes largués…
www.theatrenational.bewww.falkrichter.com

FocusVif.be

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