Critique

À tort ou à raison

La chose est suffisamment rare pour être soulignée: une série belge francophone qui tient correctement la route, et même mieux que ça. Chapeau!

À TORT OU À RAISON, UNE SÉRIE RTBF/FRANCE 3. RÉALISÉE PAR ALAIN BRUNARD. AVEC BERNARD YERLÈS, MARIANNE BASLER, ALEXANDRA VANDERNOOT. ***

Dès ce lundi 9 janvier à 20h20 sur La Une.

La veille, La Une rediffuse les 2 premiers épisodes (2009) de la série créée par le constitutionnaliste Marc Uyttendaele, histoire de se remettre à niveau, et de mieux discerner les rapports qui unissent les héros. Rappel: une juge d’instruction (Marianne Basler), une avocate (Alexandra Vandernoot), un policier (Bernard Yerlès) et un journaliste (Olivier Minne) s’occupent d’une maison de quartier mise sur pied en mémoire d’un ami décédé. Et se croisent également au gré des affaires judiciaires qui secouent le pays. Parce que, originalité de la chose, À tort ou à raison est une ambitieuse fresque belge, tournée principalement à Bruxelles, et revisitant sur un mode fictionnel des « cas » qui ont fait les manchettes du Royaume dans un passé plus ou moins récent.

La première partie de la saga évoquait ainsi entre les lignes le funeste destin de Sémira Adamu. Ces 2 épisodes-ci (la seconde partie sera diffusée le 16) racontent à leur façon, sous le titre L’affaire Sainte-Maxime, le supposé réseau de pédophilie que l’on dirait avoir sévi au Collège Saint-Pierre d’Uccle -lequel a été acquitté en 2002.

Modeste et ambitieux

Tout débute avec des tags sur la façade de l’école, dénonçant des actes pédophiles en son sein. L’attention des enquêteurs est attirée par un tout jeune professeur de français très apprécié de ses élèves mais critiqué par leurs parents à cause de la programmation de son ciné-club. L’homme souhaite en effet montrer à ses ouailles des films qui dérangent et qui suscitent le débat. Parallèlement, le directeur apprend que l’enseignant a couché avec Chloé, l’une de ses élèves, qui affirmera bientôt avoir été violée. Nos 4 héros devront démêler ce délicat écheveau en 2 fois 65 minutes, menant au dénouement que l’on sait.

Et au verdict du téléspectateur: À tort ou à raison est une incontestable réussite. Une saga sobrement mise en images, sans effets de manche, sans lorgner les productions américaines, modeste mais pas moins ambitieuse, dotée d’un casting impeccable. Même Olivier Minne, plutôt du genre à porter le singlet fluo moulant dans les tourelles de Fort Boyard, est parfaitement crédible en austère chroniqueur judiciaire. Petite audace pour un produit de service public: une scène de cul, une vraie. Et des intrigues amoureuses qui sentent bon la vie des gens. Dans la proposition binaire du titre, on choisira donc le second membre: à raison.

Myriam Leroy

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