Critique

[À la télé ce soir] Survivre à ebola

Le virus Ebola a frappé l'ensemble de la famille Juah. Stanley a perdu sa femme et ses quatre enfants. © SWR/Docdays/Gierstorfer
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Le virus Ebola a frappé l’ensemble de la famille Juah. Stanley a perdu sa femme et ses quatre enfants.

Récemment, on apprenait qu’après le Liberia et la Sierra Leone, c’était en Guinée que l’épidémie d’ebola, la plus meurtrière depuis l’apparition de cette maladie, avait enfin pris fin officiellement. Depuis 2013, elle avait infecté près de 29.000 personnes, et tué plus de 11.000… Survivre à ebola évoque les ravages du virus au Liberia, mais davantage par le versant humain que par le versant médical. L’Allemand Carl Gierstorfer oublie en effet les laboratoires et les échantillons pour s’emparer d’une histoire dramatique qui, à elle seule, illustre tragiquement le mal causé par ebola. C’est l’histoire de Stanley Juah, accusé par son village d’avoir semé la mort en son sein: rapatriant depuis Monrovia son fils malade (le savait-il? Stanley prétend qu’il l’ignorait), l’homme prend un risque inconsidéré. Une décision qui va bouleverser sa vie et celle de ses pairs: sa femme et ses quatre enfants meurent, ainsi qu’une dizaine d’autres villageois. Stanley, seul dans sa douleur, est rejeté par sa communauté, c’est le début d’une longue marche vers la rédemption et vers le pardon.

Tout en montrant, durant l’automne et l’hiver 2014, comment les dispensaires tentent tant bien que mal d’endiguer la maladie, et comment elle affecte les malchanceux, Carl Gierstorfer garde en fil rouge le drame vécu par Stanley qui, grâce à l’intervention d’un pasteur prônant la réconciliation, va pouvoir se confronter aux membres du village.

Si l’on reprochera à Carl Gierstorfer la froideur de son dispositif -notamment une voix off trop quelconque pour un tel sujet- reconnaissons à Survivre à ebola d’évidents mérites, notamment celui de mettre un nom et un visage sur des victimes qui, vues d’Europe, tendent trop souvent à ne devenir que de simples statistiques.

DOCUMENTAIRE DE CARL GIERSTORFER.

Ce mardi 12 janvier à 23h15 sur Arte.

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