Critique

[À la télé ce soir] Rio 50 degrés Celsius

Julien Temple filme et met en lumière l'histoire et les differents visages de Rio de Janeiro. © 2 Plots/Killerpic
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

L’angle musical est omniprésent dans le film organique et foutraque dans lequel Julien Temple se pique de décrire Rio de l’intérieur.

À l’approche des Jeux olympiques qui, après la Coupe du Monde de 2014, placeront à nouveau le Brésil au firmament de la scène sportive, Arte diffuse un documentaire signé en 2014 par l’Anglais Julien Temple. Lequel n’est pas exactement le premier venu, puisqu’il a clippé pour les Pistols, Bowie, Janet Jackson, Depeche Mode et les Stones, et qu’il a consacré plusieurs films à quelques-unes des plus grandes icônes anglaises de la musique, les Clash en tête. L’angle musical (la samba, le tropicalisme, Gilberto Gil, la bossa nova…) est d’ailleurs omniprésent dans Rio 50 degrés Celsius, film organique et foutraque dans lequel le père de Juno (jeune actrice qui joue notamment la stagiaire de Vinyl) se pique de décrire Rio de l’intérieur, en tendant le micro à des Cariocas. Des Cariocas de toutes les origines et de toutes les classes sociales, des musiciens, des politiques, des grands-mères, un facteur, un chauffeur de taxi obsédé par les femmes, un travesti qui se prostitue, et on en passe. Un kaléidoscope riche et varié qui entend dépasser les clichés d’une ville pour touristes en quête de sensations exotiques. « La bière, les femmes, le foot, la joie de vivre… C’est bien, mais c’est paralysant », avance l’un des intervenants, dans un film qui évoque par le biais de témoignages personnels et d’images d’archives (parfois de films de fiction, comme La Cité de Dieu) l’esclavage, la dictature, l’importance de la samba, du carnaval, de la plage, les divisions de classes entre quartiers, les favelas, la violence ou la manière dont l’État a brutalement préparé les grandes échéances sportives. Le foot, en revanche, est quasi absent de cette évocation pourtant assez complète et qui, en creusant l’identité d’une ville par le biais de ses habitants, apporte un regard frais, intéressant, même si un peu désorganisé -ce qui paraît logique, vu le propos.

DOCUMENTAIRE DE JULIEN TEMPLE.

Ce samedi 9 juillet à 22h40 sur Arte.

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