Critique

[à la télé ce soir] Pluie noire

© IMAMURA PRODUCTIONS
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Le grand Shohei Imamura (deux Palmes d’or à Cannes) adapte avec une sobre puissance le roman de Masuji Ibuse sur Hiroshima.

Hiroshima, le 6 août 1945. La première bombe atomique explose dans un éclair aveuglant, déclenchant un souffle terrible et laissant au milieu des ruines quelques fantômes humains à l’avenir plombé. Yasuko était dans un bateau, voguant vers la maison de son oncle, quand l’enfer s’est déchaîné, quand une pluie noire s’est abattue sur les passagers. Ils sont tous irradiés. Yasuko s’en ira vivre à la campagne, mais les effets de la bombe la rattraperont en même temps qu’ils rattrapent ses autres victimes, tous devenus des « hibakusha ». Des rescapés marqués dans leur âme comme dans leur chair. Des malades et des morts en sursis… Le grand Shohei Imamura (deux Palmes d’or à Cannes, pour La Ballade de Narayama et L’Anguille) adapte avec une sobre puissance le roman de Masuji Ibuse, qui inscrit un espoir d’amour dans le traumatisme de sa jeune héroïne. Il évite au passage les pièges du sentiment facile, au profit d’une émotion juste et profonde.

DRAME. De Shohei Imamura. Avec Yoshiko Tanaka, Kazuo Kitamura, Etsuko Ichihara. 1989. ****

Lundi 30/08, 22h50, Arte.

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