Critique

[à la télé ce soir] Le Tour du monde en 80 jours

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Nicolas Bogaerts Journaliste

Le chef-d’oeuvre de Jules Verne, publié en 1872, est à la fois un roman d’aventures rocambolesque, une ode ambiguë au progrès technique et une galerie de personnages tous plus fascinants les uns que les autres. La nouvelle adaptation produite par la BBC a la bonne idée de l’expurger de ses scories colonialistes et ethnocentristes, tout en modernisant quelque peu les personnages.

Phileas Fogg, gentleman obséquieux et obsessionnel qui s’est lancé le défi de réaliser le tour de la terre en 80 jours, est, sous les traits de David Tennant (Good Omens, Doctor Who), d’une fébrilité traumatique qui rappelle l’homme fragile du XXIe siècle. Son valet Passepartout est originaire du continent africain, mais son passé trouble dans le Paris révolutionnaire en fait un homme qui s’est affranchi de tout sauf de ses secrets. Fix, qui dans le roman est le détective chargé de mettre Fogg aux arrêts, est ici une jeune journaliste accompagnant le duo dans ses aventures. Les bonnes intentions sont perceptibles, promettant à chaque étape sa succession d’actions, de réflexions sur le progrès et de panoramas à couper le souffle. Las, se perdant dans les erreurs historiques frauduleuses (la Commune de Paris, ce repaire de voleurs), les ellipses et les essoufflements d’un rythme mal négocié, les deux premiers épisodes font craindre un faux départ.

Série créée par Ashley Pharoah et Caleb Ranson. Avec David Tennant, Leonie Benesch, Ibrahim Koma. **(*)

Dimanche 05/12, 20h55, La Une.

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