Critique

[À la télé ce soir] La Révolution du 78 tours

© ARMIN FAUSTEN
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Shellac n’est pas seulement le nom du trio sec et bruyant emmené par Steve Albini, c’est aussi l’appellation anglaise de la gomme laque. Poudre d’ardoise, coton, résine de cochenille: étrange recette pour une innovation technique et culturelle. La substance est pourtant bel et bien à l’origine de l’industrie musicale. Le phonographe de Thomas Edison a fait sensation mais n’a pas bousculé tout de suite le quotidien des gens. En 1896, l’inventeur du gramophone, Emil Berliner, a l’idée d’utiliser cette résine naturelle pour créer des supports d’enregistrement sonore. Berliner rêve d’un objet qui rende le son accessible à tout le monde et partout. Le 78 tours régnera sur la première moitié du XXe siècle et Emil immortalisera les plus grands interprètes de son temps (à l’image de Caruso notamment). Le documentaire de Dagmar Brendecke revient sur l’Histoire improbable de ce disque ancestral. Son succès d’abord chez les patrons de cafés et les restaurateurs. Les premiers studios d’enregistrement et les employés qui étaient chargés de déplacer les interprètes. Puis le produit de masse, le swing, la matière qui devient précieuse pendant la guerre et les soldats américains qui arrivent avec des disques. Collectionneurs divers et restaurateur sonore parlent d’hier et d’aujourd’hui, des marchés aux puces et des soirées 78 tours londoniennes. Idéal pour lancer un dimanche spécial Années folles.

Documentaire de Dagmar Brendecke. ***(*)

Dimanche 5/01, 17h55, Arte.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content