Critique

À la télé ce soir: La propagande selon Poutine

Dmitri Kisselev, présentateur sur la chaîne d'État Rossia 1. © Stephan Kühnrich
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Depuis l’annexion de la Crimée, le conflit en Ukraine et les sanctions de l’UE, le ton s’est durci dans les médias russes. Le propagandiste en chef se nomme Dmitri Kisselev. Tous les dimanches soir, sur la chaîne d’État Rossia 1, il anime une émission dite d’actualité où se succèdent interviews racoleuses et séquences dédiées au culte de la personnalité de Poutine.

En ces temps mouvementés pour la Russie, notamment en raison de la guerre qui sévit en Crimée et des retombées diplomatiques qu’elle draine, la propagande d’Etat s’intensifie. C’est ce que démontre ce documentaire au titre révélateur qui, à coups de vidéos piochées sur Internet et d’interviews (opposants et tenants de la ligne officielle), nous montre comment la rhétorique offensive de Vladimir Poutine est relayée aux heures de grande écoute. Et c’est la chaîne d’Etat Rossia 1 qui mène la danse à ce niveau-là, proposant des heures de magazines et de talk-shows où l’argumentation guerrière, patriotique et même homophobe se taille la part du lion. Les propos sont durs, parfois vraiment choquants. Mais ils permettent d’entrer dans une réalité à laquelle on n’a pas forcément l’habitude d’être confrontés. Même si, et c’est inhérent à n’importe quelle entreprise s’évertuant à dénoncer la propagande chez les autres, on finit par jeter un regard critique aux stratégies de communication développées dans nos propres pays.

DOCUMENTAIRE DE STEPHEN KÜHNRICH.

Ce mardi 8 septembre à 20h55 sur Arte.

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