Critique

[À la télé ce soir] Game Girls

© FILMS DE FORCE MAJEURE/BLINKER FILMPRODUKTION/ZDF/ARTE
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Quartier sinistré planté au coeur de Los Angeles, Skid Row est depuis une centaine d’années la capitale américaine des sans-abris. L’un des derniers refuges pour les parias et les SDF du rêve californien. La plupart d’entre eux sont Afro-Américains, alcooliques, toxicomanes, handicapés ou atteints de maladies mentales. Ils vivent dans des tentes de fortune quand ce n’est pas à même le trottoir. C’est dans cette Cité des anges déchus, jadis chaotique, insalubre et malodorant terrain de jeu de Charles Bukowski, qu’Alina Skrzeszewska est allée filmer Teri et sa petite amie Tiahna. L’histoire d’amour forcément chahutée et violente de deux lesbiennes sans le toit. « Tu vas être sage? Respecter ta conditionnelle et éviter les ennuis?« , demande la première à la seconde qu’elle est partie cueillir à sa sortie de prison. La réalisatrice polonaise filme la misère, le bitume, la violence et les petits moments de bonheur. Depuis les ateliers d’expression artistique, un lieu de réflexion, de rêve et de guérison, jusqu’au choix de tenues de mariage. « J’ai tout appris dans la rue, dit l’une. Pas chez moi ni à l’école. » Grand prix du jury au festival du film de Bordeaux en 2018, Game Girls épingle à plutôt juste distance les laissés-pour-compte, une politique urbaine désastreuse et la solidarité de la rue.

Documentaire d’Alina Skrzeszewska. ***(*)

Lundi 9/3, 00h10, Arte.

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