Critique

[à la télé ce soir] Gainsbourg, toute une vie

© SIÈCLES PRODUCTIONS
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Diffusé quelques jours avant le trentième anniversaire de sa mort, le documentaire de Stéphane Benhamou et Sylvain Bergère évite les clichés habituels et tire le portrait circonstancié et intime d’un artiste qui osait tout.

De Gainsbourg, à la télé, on ne revoit généralement que les frasques. Un billet de 500 balles (75 euros) brûlé sur le plateau de 7 sur 7. Des avances vicelardes à Whitney Houston devant un ébahi Michel Drucker. Diffusé quelques jours avant le trentième anniversaire de sa mort, le documentaire de Stéphane Benhamou et Sylvain Bergère évite les clichés habituels et tire le portrait circonstancié et intime d’un artiste qui osait tout. « J’étais quelque part un visionnaire. Mais pas assez visionnaire pour être un génie« , déclara un jour trop modestement Lucien Ginsburg sans doute déjà devenu Gainsbarre. L’Eau à la bouche, Le Poinçonneur des Lilas… La carrière ne décolle pas. Jusqu’à ce que Poupée de cire change sa vie. Que les chanteuses et les actrices se l’arrachent. Fan de Boris Vian, Serge Gainsbourg se démarque de cette variété qu’il méprise. Avec une nouvelle couleur musicale trouvée dans les cabarets de Soho, il invente une autre pop française. « Il chante un peu comme un Beatles à lui tout seul« , présente alors une intervieweuse… Alimenté par des archives inédites, les commentaires de Jane et de Charlotte (la voix de Françoise Hardy aussi), Toute une vie raconte l’homme, le père et l’artiste. Les complexes de laideur, le masque de cynique, l’aventure avec Bardot, les grandes ambitions de Melody Nelson et sa géniale Marseillaise… Un récit à ne pas rater dit par Romain Duris.

Documentaire de Stéphane Benhamou et Sylvain Bergère. ****

Vendredi 26/02, 21h05, France 3.

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