Critique

[à la télé ce soir] Ethbet!

© AGENT DOUBLE PRODUCTION
Nicolas Bogaerts Journaliste

« Ethbet! » « Tenez bon! » Tel était le cri lancé depuis la place Tahrir, au Caire, lors de la révolution égyptienne de 2011. Dix ans plus tard, la résistance s’est éteinte et la révolution a été tenue en échec, tandis que le gouvernement Al-Sissi s’engage dans une politique de répression qui torture, emprisonne sans procès, ou fait disparaître les opposants.

Shaimaa et Ali ont pris l’exil tandis que Lofty est resté au Caire, à la tête de la Commission égyptienne des droits de l’homme et des libertés. Tous trois ont dû apprendre à échapper à la surveillance numérique du régime et continuent d’éveiller les conscience et d’exhorter les gouvernements européens à agir pour la liberté d’expression et le retour de la démocratie. Ethbet! suit leur quotidien et ne peut ôter le voile de leur profonde mélancolie. La solitude et l’éloignement pèsent sur les exilés, mais ne semblent pas entamer leur détermination. Leurs inquiétudes quant aux amis et à la famille restés au pays sont palpables. Comment se vit l’après d’une révolution, quand la menace de disparition est toujours présente et quand la flamme du changement brûle, inextinguible? Pas de grande geste héroïque, si ce n’est dans les belles images d’animation qui scandent le propos, mais une dimension tout simplement humaine des luttes les plus essentielles pour des jours meilleurs.

Documentaire de Matteo Ferrarini. ***(*)

Samedi 27/02, 23h15, La Trois.

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