Critique

[À la télé ce soir] Décadences

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Nicolas Bogaerts Journaliste

De l’Empire romain aux Gilets jaunes, la décadence ne se laisse pas définir aisément. Dernier sursaut avant la mort?

Alors que le monde vit des heures sombres, que les déclinistes pérorent en pente douce et les collapsologues contemplent les effondrements, ce documentaire en deux volets examine les contours imaginaires, politiques, sociologiques et culturels de la décadence. Une thématique à deux visages: condamnation par les moralistes ou revendication des esthètes. Érudit, nourri de littérature, de peinture et des interventions d’intellectuels tels que Michaël Foessel ou Monique Pinçon-Charlot et d’une humoriste allemande, Lisa Eckhart, il questionne les notions de désir, de lutte de classes, de débauche et de déclin. De l’Empire romain aux Gilets jaunes, de Pompéi à Baudelaire, des nefs vaticanes à Oscar Wilde et Egon Schiele, de l’hédonisme aux dérives de la surconsommation mortifère, la décadence ne se laisse pas définir aisément. Dernier sursaut avant la mort? Urgence de goûter la vie jusqu’à ses dernières effluves? Malgré sa facture classique, Décadences encourage la pensée libre, dans une époque marquée par ses fractures.

Documentaire de Wilfried Hauke. ***(*)

Mercredi 30/9, 22h40, Arte.

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