Critique

[À la télé ce soir] City on a Hill

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Nicolas Bogaerts Journaliste

Boston, en 1992, est une ville aux prises avec de multiples fléaux: pauvreté, violence endémique entre communautés, ravages de la drogue. Voilà pour le théâtre de cette série sombre et maligne, produite par Ben Affleck et Matt Damon, enfants terribles de la capitale du Massachusetts. Dans cette cité sous tension permanente, en pleine récession, frappée par la résurgence des conflits interraciaux, une erreur judiciaire met le feux aux poudres: un Noir se voit accusé à tort d’un meurtre, scène banale de l’Amérique des préjugés. Mais lorsque la vérité éclate et que le vrai coupable, un Blanc, est démasqué et se suicide, le clivage est total entre l’agent du FBI Jackie Rohr (Kevin Bacon) et le procureur noir DeCourcy Ward (Aldis Hodge). Ils incarnent deux mondes différents, deux méthodes, deux époques. Rohr est un flic pourri jusqu’à l’os, cocaïnomane, infidèle, aux méthodes aussi fanées que son regard. Ward représente la nouvelle garde idéaliste afro-américaine, qui réussit et n’a pas peur de le montrer. Toutefois, un événement tragique va, forcément, encourager les deux hommes que tout oppose à pactiser… et montrer leurs failles. City on a Hill ne frappe pas forcément par la subtilité de ses personnages ni la sobriété de sa réalisation, mais étonne par la froideur clinique avec laquelle elle dissèque le corps social et politique d’une ville livrée à ses déchirements et au cancer de la corruption. Kevin Bacon, glacial et tourmenté, y trouve même l’occasion d’un premier rôle télévisé sur mesure.

Série créée par Chuck MacLean. Avec Kevin Bacon, Aldis Hodge, Jonathan Tucker. ***(*)

Vendredi 28/2, 20h30, Be Séries.

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