Critique

[à la télé ce soir] Alain Delon, l’ombre au tableau

© Bettmann Archive
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

« Qu’est-ce qui vous rend heureux dans la vie? » « À vrai dire, peu de choses. Je crois que je vais dans la vie avec horreur et que je n’ai pas encore réussi à trouver le calme. » Ces mots d’un Alain Delon encore jeune semblent avoir poursuivi tout au long de sa carrière l’un des derniers dinosaures du cinéma français.

« Pourquoi Alain Delon a-t-il choisi depuis un demi-siècle de se figer dans un rôle, celui de Delon, alors qu’il aurait pu en tenir mille autres? » Karl Zéro et Daisy D’Errata tentent de percer les secrets du Samouraï dans ce nouveau numéro de leur série documentaire L’Ombre au tableau. Tout en retraçant sa carrière, le tandem raconte l’enfant solitaire qui s’est construit là où on l’a mis (en pension). Est rentré d’Indochine sans but, sans famille et sans argent. Le beau gosse qui a vécu de ses charmes. La caricature de lui-même qui pense pouvoir starifier tout ce qu’il touche. Le misanthrope aussi qu’il joue jusque sur les plateaux où on l’invite pour ses coups de gueule et ses propos politiques souvent réactionnaires. « Il peut être à la fois hilare et cassant. Chaleureux et odieux. Hautain et amical, dit de lui Patrice Leconte. Tout et son contraire à chaque seconde. Un noir et blanc permanent. C’est inconfortable à vivre pour son entourage mais aussi pour lui-même. » Véronique Jannot, Bernard-Henri Lévy et Nicole Calfan, entre autres, s’épanchent sur une énigme au masque public dur et implacable.

Documentaire de Karl Zéro et Daisy D’Errata. ***(*)

Mercredi 6/01, 22h55, Arte.

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