Critique

[à la télé ce soir] Akeji, le souffle de la montagne

© MILLE ET UNE FILMS
Nicolas Bogaerts Journaliste

Akeji est l’un des derniers représentants d’un art japonais ancestral, la calligraphie. Peintre, poète et pratiquant les arts martiaux depuis son enfance, il est le dépositaire d’un savoir au coeur de la tradition de l’île et de son Histoire.

Avec son épouse Asako, il vit retiré dans les hauteurs de la vallée d’Himuro, non loin de Kyoto, dépouillé de tous les artifices de la vie moderne. Mélanie Schaan et Corentin Leconte ont passé trois mois avec Akeji, entre printemps et été. Ils ont saisi l’intemporalité d’un choix de vie naturaliste et spirituel d’une grande beauté. Observant les menus gestes répétés à l’envi, rythmés par la pluie fine qui perle sur le feuillage, le silence profond du recueillement, le documentaire capte une inaltérable harmonie avec les éléments. Quand Asako cueille les végétaux, Akeji en extrait les pigments qui nourriront ses peintures et ses traits calligraphiques d’une impressionnante maîtrise. Volontiers contemplative, déposant ses rêveries sur de multiples détails, la réalisation ne manque pas d’exprimer la complexité de son personnage central: à Kyoto, Akeji est un homme lettré un peu perdu dans les trivialités de plastique et de béton; au coeur de sa vallée habitée par les croyances animistes, il est, avec Asako, l’exemple d’une autre manière d’être au monde, fragile, radicale et généreuse.

Documentaire de Mélanie Schaan et Corentin Leconte. ****

Mardi 07/12, 23h45, France 2.

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