Critique

[À la télé ce soir] Absolument trans

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Nicolas Bogaerts Journaliste

Depuis la success story de Caitlyn Jenner, Claire Duguet et Stéphanie Cabre partent à la découverte des pionnières parisiennes des années 1950, des muses de la Factory d’Andy Warhol et des icônes de la lutte difficile pour le droits des trans, et les lient aux victoires récentes.

« Tendre à notre unicité dernière et irrévocable: il s’agit de la réalisation de son Soi, dans ce qu’il a de plus rebelle à toute comparaison. » Les mots de Jung feraient une belle exergue à ce documentaire qui retrace l’histoire de la place chèrement acquise par les transgenres dans la pop culture, de la difficulté à être homme ou femme quand, autour, le monde vous enjoint le contraire. De cette acceptation de soi qui passe par une rébellion face aux lourdeurs des conditionnements, à l’étreinte destructrice des normes genrées, et de sa libération contagieuse. Depuis la success story de Caitlyn Jenner, Claire Duguet et Stéphanie Cabre partent à la découverte des pionnières parisiennes des années 1950, des muses de la Factory d’Andy Warhol et des icônes de la lutte difficile pour le droits des trans, et les lient aux victoires récentes: les films Boys don’t cry et The Danish Girl, Laverne Cox, les soeurs Wachowski (réalisatrices de Matrix et de Sense 8), l’importance historique de la série Transparent, dont on ressent la justesse dans la description émouvante et intelligente qu’en fait l’actrice trans Jen Richards (elle-même auteur de la web série Her Story, voir notre article sur les genres en séries). Mais derrière ces succès éclatants du show business, toujours trop de souffrance et de haine, sur lesquelles Absolument Trans laisse planer un lourd silence.

Documentaire de Claire Duguet et Stéphanie Cabre. ***(*)

Ce vendredi 9 juin à 22h25 sur Arte.

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