Inclassable autant que fascinant, voici donc le dernier opus en date du très talentueux et aussi très mégalo Leos Carax (son pseudo est composé des lettres de son prénom -Alex- et de celles de l’Oscar qu’il se promettait d’obtenir un jour!).
L’ex-jeune prodige du cinéma français, révélé très tôt par les excellents Boy Meets Girl et Mauvais sang, a subi des échecs (immérité pour Les Amants du Pont-Neuf, justifié pour Pola X) qui l’ont sans doute fait mûrir mais pas totalement s’assagir, heureusement. Le difficilement descriptible Holy Motors confirme la chose, tant il est singulier. On y voit le complice des débuts de Carax, l’intense Denis Lavant, tenir une multitude de rôles dans une suite de fictions correspondant à des moments de vie. Etre acteur et/ou vivre, mentir pour dire la vérité: les paradoxes abondent dans une oeuvre aux images très souvent fulgurantes, et presque toujours fort énigmatiques. Carax est poète et nous touche par-delà les concepts, par-delà un récit qui s’esquive et des provocations qui jamais ne s’excusent. Ce cinéma-là se crée au fil du désir. Un désir partageable. Eminemment partageable. Il faut découvrir Holy Motors, ovni cinématographique où la sculpturale Eva Mendes se fait enlever par un satyre…
- DRAME DE LEOS CARAX. AVEC DENIS LAVANT, EDITH SCOB, EVA MENDES. 2012.
- Mercredi 3 septembre à 20h50, sur Arte.